La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Dans le milieu de la pègre des années 30, il ne faut pas trahir son patron si on ne veut pas se retrouver découpé en rondelles. C’est ce qui va arriver à la femme de Hedgeway. Sa vengeance est en marche mais il doit le faire de manière méthodique s’il ne veut pas se faire pincer par la police. Un très bon polar qui rend hommage au cinéma américain des années 50 mais qui permet également de passer un très bon moment de lecture.
 
 
Ethan Hedgeway est de retour à Cleveland. Rapidement, cet homme de main du patron de la pègre Frank Milano va être arrêté par l’inspecteur Merylo. Ce dernier espère obtenir des informations sur Milano et surtout savoir pourquoi il a trahi son patron. Mais Hedgeway n’est pas revenu à Cleveland pour collaborer mais pour se venger de Milano car ce dernier n’a pas apprécié que son homme de main le trahisse et en guise de remerciement, il lui a réexpédié sa femme en petits morceaux par colis postal. En attendant sa vengeance, Hedgeway va être placé sous surveillance dans un hôtel à proximité et devra répondre à plusieurs interrogatoires. C’est dans cet hôtel que Hedgeway va faire la connaissance de Victoria qui va faire un bout de chemin avec lui. Pendant ce temps, un tueur en série sévit dans les bas-fonds de Cleveland avec un mode opératoire qui inspire et fascine Hedgeway. Peut-être un moyen pour lui de se venger et de passer inaperçu.
 
 
Dès la couverture, le ton est donné, le scénariste Philippe Pelaez et le dessinateur Hugues Labiano vont plonger les lecteurs dans une ambiance hommage aux films américains des années 50. Une ambiance sombre, froide où règnent la violence et la vengeance et où la pègre fait la loi.
Afin de bien marquer l’époque et l’ambiance, Philippe Pelaez va fortement insister sur l’importance et le charisme des personnages. Ethan Hedgeway est un personnage qui vit dans ses souvenirs et principalement celui de sa femme et son amour pour elle. Les circonstances de sa mort vont fortement le marquer, provoquant chez lui une envie de vengeance irréversible et surtout faire ressortir de lui un homme et des pulsions morbides qu’il a bien du mal à maîtriser. A ses côtés, Victoria semble avoir de l’attachement pour lui, cette ex danseuse devenue unijambiste à la suite d’un accident voit en Ethan la construction d’un avenir meilleur. Suivent également d’autres personnages comme l’inspecteur Merylo, un pasteur peu catholique, un réceptionniste à la gueule cassée et un tueur en série surnommé « le boucher de Kingsbury run », sans oublier Eliott Ness qui va faire une apparition en Guest. Autant de personnages qui donnent une âme à cette histoire.

 

La construction scénaristique n’est pas toujours simple à suivre. Après un début de lecture difficile, le changement va s’opérer petit à petit à travers la voix off de Hedgeway qui accompagne le récit de bout en bout mais surtout à travers la transformation de ce personnage qui au fil des pages tombe dans des atrocités de plus en plus violentes et de moins en moins morales.
Le dessin d’Hugues Labiano va donner une dimension supérieure au récit par son trait si précis à donner une gueule aux personnages. Les couleurs de Jérôme Maffre sont maîtrisées pour rester dans le ton de ce polar noir et captivant.
Cette série prévue en 3 histoires indépendantes démarre sous les meilleurs auspices avec ce premier volet. Le ton est donné, vivement les autres histoires si elles sont dans la même lignée.

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