La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Les conflits entre les nations peuvent aussi donner naissance à des histoires d’amour et à des procréations. Mais a-t-on déjà pensé aux réactions du fruit de ces rapprochements. Que ressentent réellement ces enfants, comment peuvent-ils construire leur identité quand leurs parents sont issus de nations différentes qui se haïssent et surtout comment vont-ils réagir quand l’histoire va se répéter.
 
 
Dans un orphelinat allemand en 1927, un jeune garçon se trouve isolé des autres, les enfants ne lui parlent pas, les sœurs éprouvent de la haine pour celui qu’elles nomment « le bâtard ». En effet ce jeune homme n’est pas comme les autres, né d’une mère allemande et d’un père français pendant la grande guerre. En souffrance face à ses origines, le jeune garçon va fouiller les archives de l’orphelinat pour retrouver son dossier et découvrir l’identité de ses parents. A partir d’un médaillon gravé aux initiales de sa mère contenant deux photos de ses parents, le jeune homme va s’échapper de l’orphelinat pour tenter de les retrouver. Mais au lieu d’éprouver de la joie, c’est surtout la haine et la vengeance envers ses parents qui le submergent. Quelques années plus tard, l’armée allemande envahit la France, une bonne occasion de retrouver ce père et de régler ses comptes.
 

L’histoire début en 1914 où Louis Kerbraz part défendre la France. De l’autre côté de la frontière, une jeune allemande Lieselotte Ruf s’engage dans la Croix rouge. Leur destin va les faire se rencontrer sur les champs de bataille, une histoire d’amour interdite qui donnera naissance à un garçon mais également à une histoire familiale mêlant deux nations et plusieurs générations éprouvant de la haine les uns envers les autres.
Le pitch scénaristique est des plus originaux et attrayants. Les scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O’Griafa ont pour objectif de conter à travers le destin de cinq personnes de nationalité et de génération différentes la construction de leur propre identité face à une histoire qui se répète. La nouvelle génération apprendra-t-elle des erreurs du passé ou bien servira-t-il de modèle.



Dans ce type de scénario, la mise en place des éléments et des personnages est primordiale pour embarquer le lecteur dans ce type de saga. Il est évident que mélanger les époques et les personnages est pour le moins risqué si on ne trouve pas une identité graphique les différentiant. Ce n’est malheureusement pas le point fort de ce premier tome où les personnages, les décors (souvent des lieux de combat) sont très similaires d’une génération à l’autre, ce qui fait perdre souvent le fil de la lecture. Mais heureusement la seconde partie de l’album est beaucoup plus claire et riche en explications.
 

Le dessin d’Aurélien Morinière est somme-toute assez traditionnel et se plie bien à l’exercice pour embarquer les lecteurs dans un contexte historique particulier. Les scènes de combat, la réalité du terrain, l’horreur de la guerre prennent une dimension particulière avec son style graphique.
Ce premier volet sera suivi de trois autres tomes à paraître sur l’année 2023. Nous pourrons alors connaître l’intégralité de cette saga familiale qui nous met en condition à partir de ce premier tome.

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