1984
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Scénario : Jean-Christophe DERRIEN, d'après l'oeuvre de George ORWELL
Dessin et couleurs : Rémi TORREGROSSA
Dessin et couleurs : Rémi TORREGROSSA
1984 ou la vision cauchemardesque d'une société totalitaire face à l'irréductible Winston épris de liberté.
Dans le pays d'Oceania, le Parti et son dirigeant Big Brother ont endoctriné et abêti la population qui ne voit effectivement rien à opposer à leur credo affirmant que la guerre c'est la paix, la liberté l'esclavage, et l'ignorance la force. Toutefois, certains citoyens ne sont pas dupes de la propagande et de l'embrigadement qui sont menés. Ainsi, Winston SMITH, qui travaille au département des archives en étant chargé de réécrire le passé en fonction du présent, se lamente que personne ne semble se rappeler ce qui a été. Winston se soulève à son niveau contre l'anéantissement de toute liberté y compris celle de penser, et il tient illégalement un journal intime dans lequel il témoigne des absurdités du régime. Il s'affranchit de la sorte de la surveillance générale instituée par Big Brother comme la propagande le rappelle constamment au moyen d'affiches ou des télécrans avec « Big Brother is watching you ». Les restrictions imposées sur la pensée passent aussi par l'expression, et c'est désormais la novlangue, « seule langue dont le vocabulaire diminue chaque année », qui s'impose pour réduire la pensée jusqu'à l'anéantir, et la richesse lexicale - source de nuances - est chassée pour correspondre à la vision simpliste des choses. L'endoctrinement est tel que, même devant l'évidence, le Parti attend une obéissance aveugle comme pour des réalités simples telles que 2 + 2 = 5. Ainsi, les citoyens sont totalement décervelés et - à l'image de leurs tenues identiques - le conformisme et le fanatisme sont la règle pour considérer Big Brother comme un sauveur. Tous les domaines de la vie sont concernés par cette surveillance et ces restrictions, y compris l'amour. Effectivement, le Parti ne tolère pas l'attirance physique entre les individus, et une ligue anti-sexe existe même. Winston marié une dizaine d'années à une femme dévouée au parti connaît toutes ces interdictions, mais sa rencontre avec Julia va lever toutes les barrières et l'amener à être imprudent comme lorsqu'il la conduit chez O'BRIEN croyant qu'il fait partie de la résistance…
Cette dystopie est fidèle à l’œuvre originale et rend compte de cet univers sombre via des planches en noir et blanc à l'exception de quelques touches de couleurs lors de la relation avec Julia. L'inquiétude face à toutes les attaques contre la pensée transpire par le jeu sur les regards et postures des personnages. Les auteurs ont su reprendre l'angoisse orwellienne face au conformisme et aux dangers des nations totalitaires. Pourtant, si 1984 se référait pour Georges ORWELL à son époque, le pays imaginaire d'Oceania n'est pas si éloigné de notre monde. D'ailleurs, la surveillance de Big Brother est passée dans le langage courant et dans certaines pratiques tout comme la novlangue. Cette œuvre résonne donc malheureusement avec notre époque : on assiste à une amnésie générale diligentée par le pouvoir à l'image de la guerre contre l'Eurasia que la propagande d'Oceania prétend mener depuis toujours alors qu'elle ne dure que depuis quatre ans. Il en est de même pour la novlangue dont sont épris bon nombre de communicants, et qui euphémise ou occulte tout bonnement la réalité et le sens de la nuance comme l'adjectif « bon » qui se voit adjoindre un unique antonyme « inbon ».
Cet ouvrage mérite d’être découvert car avec la tombée dans le domaine public de 1984, c’est la première fois que cette œuvre est présentée sous la forme d’une bande dessinée. Il y a cependant de la concurrence, trois autres éditeurs ont eu la même idée !
Lydie et Nicolas
Dans le pays d'Oceania, le Parti et son dirigeant Big Brother ont endoctriné et abêti la population qui ne voit effectivement rien à opposer à leur credo affirmant que la guerre c'est la paix, la liberté l'esclavage, et l'ignorance la force. Toutefois, certains citoyens ne sont pas dupes de la propagande et de l'embrigadement qui sont menés. Ainsi, Winston SMITH, qui travaille au département des archives en étant chargé de réécrire le passé en fonction du présent, se lamente que personne ne semble se rappeler ce qui a été. Winston se soulève à son niveau contre l'anéantissement de toute liberté y compris celle de penser, et il tient illégalement un journal intime dans lequel il témoigne des absurdités du régime. Il s'affranchit de la sorte de la surveillance générale instituée par Big Brother comme la propagande le rappelle constamment au moyen d'affiches ou des télécrans avec « Big Brother is watching you ». Les restrictions imposées sur la pensée passent aussi par l'expression, et c'est désormais la novlangue, « seule langue dont le vocabulaire diminue chaque année », qui s'impose pour réduire la pensée jusqu'à l'anéantir, et la richesse lexicale - source de nuances - est chassée pour correspondre à la vision simpliste des choses. L'endoctrinement est tel que, même devant l'évidence, le Parti attend une obéissance aveugle comme pour des réalités simples telles que 2 + 2 = 5. Ainsi, les citoyens sont totalement décervelés et - à l'image de leurs tenues identiques - le conformisme et le fanatisme sont la règle pour considérer Big Brother comme un sauveur. Tous les domaines de la vie sont concernés par cette surveillance et ces restrictions, y compris l'amour. Effectivement, le Parti ne tolère pas l'attirance physique entre les individus, et une ligue anti-sexe existe même. Winston marié une dizaine d'années à une femme dévouée au parti connaît toutes ces interdictions, mais sa rencontre avec Julia va lever toutes les barrières et l'amener à être imprudent comme lorsqu'il la conduit chez O'BRIEN croyant qu'il fait partie de la résistance…
Cette dystopie est fidèle à l’œuvre originale et rend compte de cet univers sombre via des planches en noir et blanc à l'exception de quelques touches de couleurs lors de la relation avec Julia. L'inquiétude face à toutes les attaques contre la pensée transpire par le jeu sur les regards et postures des personnages. Les auteurs ont su reprendre l'angoisse orwellienne face au conformisme et aux dangers des nations totalitaires. Pourtant, si 1984 se référait pour Georges ORWELL à son époque, le pays imaginaire d'Oceania n'est pas si éloigné de notre monde. D'ailleurs, la surveillance de Big Brother est passée dans le langage courant et dans certaines pratiques tout comme la novlangue. Cette œuvre résonne donc malheureusement avec notre époque : on assiste à une amnésie générale diligentée par le pouvoir à l'image de la guerre contre l'Eurasia que la propagande d'Oceania prétend mener depuis toujours alors qu'elle ne dure que depuis quatre ans. Il en est de même pour la novlangue dont sont épris bon nombre de communicants, et qui euphémise ou occulte tout bonnement la réalité et le sens de la nuance comme l'adjectif « bon » qui se voit adjoindre un unique antonyme « inbon ».
Cet ouvrage mérite d’être découvert car avec la tombée dans le domaine public de 1984, c’est la première fois que cette œuvre est présentée sous la forme d’une bande dessinée. Il y a cependant de la concurrence, trois autres éditeurs ont eu la même idée !
Lydie et Nicolas
Nicolas
Chroniqueur
La Bande Du 9
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