La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Lorsqu’un jeune de bonne famille en rupture familiale rencontre un voleur professionnel, les résidences secondaires de Normandie à la Cote d’Azur n’ont qu’à bien se tenir…
Un road movie caustique et hilarant signé Courty, JC Deveney et David Combet !
 
Louis est ce qu'il est convenu d'appeler un fils à papa. Malheureusement pour lui, ni ses parents ni ses frères et sœurs ne prêtent attention à lui. Louis avait prévu de partir en vacances dans les Pyrénées mais, à la dernière minute, son accompagnateur lui fait faux bond et il ne se voit pas passer ses vacances avec les jeunes de la haute, de son âge. Il décide donc de prendre du recul dans une des résidences secondaires de ses parents. Là-bas et passablement éméché, il tombe sur Francis, monte-en-l'air professionnel qui attaquait le coffre-fort. Plutôt que d'alerter la police, Louis l'accueille et lui propose une association. Il lui ouvre le carnet d'adresses paternel si, et seulement si, Francis l'emmène faire la tournée des baraques. C'est quasiment assuré sans risque puisque les résidences secondaires sont censées être vides. D'abord hésitant, Francis finit par accepter. Pour sceller leur accord, les deux compères débutent par assister au rallye estival de Baudouin de la Verpille, où les nouveaux amis font salement parler d'eux. Ensuite, c'est direction la Côte d'Azur avec son lot de piscines et de squats mais toujours avec effraction. Un été inoubliable donc...
Lorsque deux mondes que tout oppose se rencontrent, ou cela explose illico, ou l'amitié qui en sort est indestructible. Pour Louis et Francis, la première rencontre est agitée mais un lien se construit petit à petit, basé sur un respect mutuel. C'est donc deux personnages forts qu’on crée  Courty et Jean-Christophe Deveney. Forts, et entourés d'une belle brochette de personnages secondaires du genre "kéké" ! La palme d'or de l'exaspération revenant sans conteste à Baudouin. Mais loin de se contenter de critiquer les "bobos friqués", les scénaristes privilégient le road movie. C'est ainsi que nos apprentis cambrioleurs vont faire le tour de France des résidences secondaires de Deauville à Saint-Tropez ; cumulant les profits, les fous rires et les rencontres. L'inspiration penche évidement du côté des films policiers des années 60. C'est ainsi que les dialogues lorgnent vers Michel Audiard. Sans atteindre le niveau du maître, ils restent très drôles mais ce sont surtout les situations et les péripéties qui attirent tant elles sont dignes de Georges Lautner. Seulement, notre époque est différente et la quête d'identité est plus forte aujourd'hui. Pour Louis, ce road movie est donc également une quête  initiatique car le jeune homme, tout  riche qu'il est, n'a que très peu de repère. Là aussi, l'album est très bien construit puisqu'il mélange figure amoureuse et figure paternelle…
Côté dessin, le trait de David Combet joue la modernité. La volonté est bien de rendre le réalisme tout en insufflant une dose de Cartoon. Les personnages en deviennent expressifs malgré des postures quelque peu caricaturales. David Combet joue également sur les couleurs : le vert témoigne ainsi de la nature de la Sologne, le bleu et le jaune sont synonymes de Méditerranée et le Technicolor des fêtes nous fait danser toute la nuit.

C'est donc le road-movie de la cambriole d'un jeune de bonne famille avec une petite frappe fort jouissif que ce Ballade. Une aventure caustique et hilarante à consommer sans modération.

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