Chronique "Waterloo"
Acheter sur BD FugueLe 18 juin marque un anniversaire important. Oubliez le 75e anniversaire de l’appel londonien du général De Gaulle, il s’agit du bicentenaire de la bataille de Waterloo.
« Waterloo, Waterloo, Waterloo, morne plaine!
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine…
D’un coté c’est l’Europe et de l’autre la France
Choc sanglant ! Des héros Dieu trompait l’espérance…
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants,
Tremble encore d’avoir vu la fuite des géants ! »
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine…
D’un coté c’est l’Europe et de l’autre la France
Choc sanglant ! Des héros Dieu trompait l’espérance…
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants,
Tremble encore d’avoir vu la fuite des géants ! »
Comment oublier ces vers de Victor Hugo ? Comment oublier l’une des plus célèbres défaites françaises ? (n’oublions pas Alesia, chère à Abraracourcix !)
Tout commence à l’aube du 18 juin, à deux kilomètres de Waterloo, au bord de la Sambre. Un petit homme en capeline grise fait face au peloton d’exécution. Il crie : « Vive l’Empereur ! » Le préposé au bandeau le reconnait et arrête l’exécution : « C’est une méprise ! » En effet, il ne s’agit que du baron Larrey, médecin militaire de la Grande Armée.
Quelques heures avant, il avait été fait prisonnier par le Feld Maréchal Blücher, commandant de l’armée prussienne. S’engage alors une conversation sur les 100 jours qui viennent de se dérouler et qui ont bouleversés l’Europe entière : le débarquement de Napoléon, son arrivée à Grenoble puis Paris et cette fameuse bataille de Waterloo.
11H45, comme au théâtre, les trois coups sont frappés. Le sol est détrempé mais les troupes avancent : Drouet d’Erlon à droite, Reille à gauche et Grouchy ? peut être mange-t-il des fraises ? L’affrontement est meurtrier et tourne au désavantage de la France, jusqu’à la fuite de l’Empereur.
On a l’impression de tout connaitre sur la bataille de Waterloo et effectivement beaucoup de choses ont été dites et écrites. Mais, à ma connaissance, la Bande Dessinée ne s’était jamais penchée sur le déroulé de cette bataille. Il faut dire que le challenge est de taille : comment rendre compte des combats sans tomber dans l’histoire militaire rébarbative ? Comment rendre compte de la fureur des champs de bataille ? Comment rendre individuels tous ces maréchaux et autres généraux ?
Et pour une première, c’est un coup de maitre ! Les auteurs ont demandés à l’historien Jean Tulard de réaliser un dossier documentaire en supplément ; preuve de sérieux. L’histoire, narrée par des flashbacks tant coté français que prussien, est extraordinairement rapide, captivante et précise. Les somptueuses tenues militaires témoignent du soin apporté aux recherches préparatoires. La mise en page minutieuse marque à la perfection tantôt le calme tantôt la furie ! Quant à la personnalité des principaux protagonistes, elle transparait dans le dessin et le style précis de Maurizio Geminiani.
Ne boudons pas notre plaisir, cet album est à la fois un magnifique ouvrage et un pan entier de notre histoire magnifiquement illustré.
Tout commence à l’aube du 18 juin, à deux kilomètres de Waterloo, au bord de la Sambre. Un petit homme en capeline grise fait face au peloton d’exécution. Il crie : « Vive l’Empereur ! » Le préposé au bandeau le reconnait et arrête l’exécution : « C’est une méprise ! » En effet, il ne s’agit que du baron Larrey, médecin militaire de la Grande Armée.
Quelques heures avant, il avait été fait prisonnier par le Feld Maréchal Blücher, commandant de l’armée prussienne. S’engage alors une conversation sur les 100 jours qui viennent de se dérouler et qui ont bouleversés l’Europe entière : le débarquement de Napoléon, son arrivée à Grenoble puis Paris et cette fameuse bataille de Waterloo.
11H45, comme au théâtre, les trois coups sont frappés. Le sol est détrempé mais les troupes avancent : Drouet d’Erlon à droite, Reille à gauche et Grouchy ? peut être mange-t-il des fraises ? L’affrontement est meurtrier et tourne au désavantage de la France, jusqu’à la fuite de l’Empereur.
On a l’impression de tout connaitre sur la bataille de Waterloo et effectivement beaucoup de choses ont été dites et écrites. Mais, à ma connaissance, la Bande Dessinée ne s’était jamais penchée sur le déroulé de cette bataille. Il faut dire que le challenge est de taille : comment rendre compte des combats sans tomber dans l’histoire militaire rébarbative ? Comment rendre compte de la fureur des champs de bataille ? Comment rendre individuels tous ces maréchaux et autres généraux ?
Et pour une première, c’est un coup de maitre ! Les auteurs ont demandés à l’historien Jean Tulard de réaliser un dossier documentaire en supplément ; preuve de sérieux. L’histoire, narrée par des flashbacks tant coté français que prussien, est extraordinairement rapide, captivante et précise. Les somptueuses tenues militaires témoignent du soin apporté aux recherches préparatoires. La mise en page minutieuse marque à la perfection tantôt le calme tantôt la furie ! Quant à la personnalité des principaux protagonistes, elle transparait dans le dessin et le style précis de Maurizio Geminiani.
Ne boudons pas notre plaisir, cet album est à la fois un magnifique ouvrage et un pan entier de notre histoire magnifiquement illustré.
Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9
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