La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Après des années de brouille, Ezekiel et sa famille sont de retour à la ferme paternelle. Cette dernière a bien changé puisque, désormais, la famille Jenkins y cultive des membres prêts à être greffés! Seulement pour y arriver, le vieux Jedidiah n’utilise pas que des produits certifiés Agriculture Biologique !
Un comics absolument génial de second degrés avec un message écolo pas du tout culpabilisant !
 
Après des années de brouille, Ezekiel Jenkins accepte de renouer avec son père, Jedidiah. Ce dernier est le plus important agriculteur de Freetown mais il est surtout connu pour cultiver des organes humains! Depuis qu'il a mis au point le germe Jedidiah, il fait pousser des membres "plug and play" capables de soigner la perte de n'importe quel organe. Évidemment, une tellle succès story n'est pas sans attirer les curieux et les rumeurs. C'est ainsi qui les espions sont très nombreux et que les potins faisant du cultivateur un suppôt du diable sont légions ! Malheureusement, les racontars semblent de plus en plus réels, comme le constate Ezekiel. Des porcs aux entrailles vertes, des membres greffés qui fleurissent et quand un chien réussit à pénétrer à la ferme, malgré l'imposant système de sécurité, il se transforme en monstre assoiffé de sang, de sang humain évidement. Il faut dire que fait la famille Jenkins dans sa ferme ne semble pas plaire à Mère Nature...
 
Lorsqu'un petit génie du comics multi récompensé décide de critiquer l'agro-industrie américaine, il le fait forcement avec beaucoup d'humour. Ne cherchez donc pas le sérieux dans ce Farmhand, vous risqueriez de faire chou blanc ! En revanche, les adeptes du 2e voire du 3e degrés seront totalement à leur aise ! Tout commence comme une histoire rurale assez banale : un gamin répare la clôture du poulailler sous les yeux de sa frangine lorsqu'il découvre le visage de son père, ainsi que son corps, enfouis dans le sol... C'est alors qu'Ezekeil se réveille ! Seulement, le cauchemar n'est peut-être pas si éloigné de la réalité. En effet, son paternel est le pionnier de la fermaceutique: il cultive des membres prêt à être greffés. La technologie de culture suscitant autant de craintes que d'envie, les critiques sont nombreuses. Et puis, personne ne sait exactement quels produits le vieil homme épand sur ses champs. Un chose cependant est certaine, il se déroule de drôles de choses à la ferme de la famille Jenkins, des choses qui rapprochent le lecteur de la science-fiction avec des greffons d'horreur: lorsque Wes Craven et Quentin Taratino réalisent un documentaire sur l'agriculture américaine ! C'est ainsi que l'histoire est particulièrement rythmée avec de nombreuses énigmes et fausses pistes. L'option gore est également de la partie avec des passages où l'hémoglobine coule à flot ! Un récit extrêmement bien dirigé donc qui réussit à appâter le lecteur sans jamais lui en révéler de trop. Surtout, si on devine le message subliminal, il est toujours mis en image avec une quantité impressionnante de détails et autres pancartes qui distraient le lecteur. Ne nous mentons pas, certaines font un flop de ce coté de l'Atlantique mais c'est suffisamment jubilatoire pour, qu'une fois l'album lu, on s'amuse à le relire afin d'identifier tous ces inserts de second degrés !
 
C'est donc un comics génial, déjanté à souhait et totalement jubilatoire que ce Farmhand. Un album comme seul quelques artistes américains savent les réaliser avec un message fort sous des allures de série B. Exceptionnel !

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