La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Après un premier cycle des plus convaincant, le trio d'auteurs revient avec le quatrième tome de leur second cycle, où ils s'évertuent à développer le nœud de leur intrigue. On peut dire qu'à ce petit jeu inter-temporel, ils excellent, sachant relancer perpétuellement l'intérêt du lecteur par l'introduction de nouvelles pistes et de mystères. Ce 8e album intitulé "exode" n'échappe pas à la règle, proposant une intrigue maîtrisée et pleine de rebondissements. Un album qui confirme une fois de plus que FRNCK est bien l'une des meilleures séries tout publiques de ces dernières années.
 

À l'ouverture de ce 8e album, nous sommes propulsés en 1976. Cameron et Ryan Parker, deux geeks aux cheveux long vivent dans leur garage, où ils sont sur le point de révolutionner l'informatique. Ils sont détenteurs et créateurs de la société "Apricot" et croulent sous les dettes quand des huissiers débarquent pour saisir leur matériel, afin de rembourser leurs créanciers. C'est là qu'Anoukis, rencontré à la fin de l'album précédent, fait son apparition et leur annonce qu'elle est prête à solder leurs dettes. En échange, la jeune femme leur demande un petit service : inventer au plus vite un smartphone, chose qui ne paraît pas insurmontable, puisque qu'ils allaient de toute façon l'inventer dans le futur ! Pour preuve, elle leur apporte le téléphone de Franck, qui porte le logo de leur entreprise. Logo que les deux compères avaient dessiné le soir même. Devant cet objet arrivé tout droit du futur, nos deux geeks restent sans voix et la stupéfaction se lit sur leur visage. Après leur avoir expliqué, comment elle s'était procuré cet objet encore inconnu dans les années 70, elle leur expose son plan. Ce n'est que quarante ans plus tard, qu'ils pourront tenter de le mettre en œuvre : à savoir essayer d'empêcher Franck de partir dans le passé et permettre à Anoukis de retrouver son amour d'autrefois, sans pour autant bouleverser le continuum espace temps. Mais la tâche va vite se révéler délicate et difficile. Parviendra t'elle à stopper Franck et remettre les choses à leur place ?
Dans cet album rempli de révélation, les auteurs reviennent sur les origines de l'apparition de Kenza. On découvre également, ce qui s’est passé dans la vie d'Anoukis au cours des quarante dernières années, et on comprend mieux pourquoi lors de son apparition dans la préhistoire, elle est si âgée. Un album touchant et bien ficelé où l'histoire avance clairement jouant sur le continuum espace temps et ouvrant sur une nouvelle menace qui n'est pas des moindre. Au milieu de ces destins liés qui se croisent, et s'entrecroisent, Olivier Bocquet prend un malin plaisir à parsemer son intrigue de références qui parleront à tout un chacun.
En plus de proposer une intrigue savamment construite ponctuée de clins d'œil bien placés, les auteurs mènent leur barque sur un rythme très bien orchestré. Pas une seconde de temps mort ni de séquence inutile ! Les moments d'émotions alternent avec les scènes d'action sans jamais sacrifier à la fluidité. De la même manière, Brice Cossu tient parfaitement son univers. Toujours aussi généreux dans son dessin, il se montre précis, autant sur l'aspect psychologique de ses personnages que dans les émotions qu'ils émanent et suscitent. Ses décors d'une grande qualité sont variés et fouillés. Sa prestation, rehaussée par la superbe mise en couleurs de son compère Yoann Guillo, est une nouvelle fois à la hauteur et contribue grandement à l'attachement que j'ai pour cette série.

Vous l'aurez compris, ce 8e opus est d'une grande qualité, proposant une intrigue maîtrisé et pleine de rebondissement avec un dessin toujours aussi vif et agréable. C'est frais, sympathique avec des personnages attachant et haut en couleur. Une fois de plus, les auteurs nous régalent et confirment que Frnck est bien l'une des meilleures séries tous publiques de ces dernières années. Une série dont il nous tarde de connaître la suite et, qui espérons-le sera à la hauteur de nos attentes.