La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Impossible d’oublier ce jeune homme faisant face à une colonne de chars sur la Place Tiananmen le 5 juin 1989. L’homme de l’année T16 lève le voile sur cet évènement, un brillant jeu d’acteurs mené par Jean Pierre Pécau à travers cet ouvrage captivant du début à la fin.
 
 
 
Février 1999, dix ans après les évènements de la place Tien An Men, une jeune touriste australienne d’origine chinoise déambule sur la place. Elle semble perdue jusqu’à ce qu’une patrouille de police vienne lui demander si elle a besoin d’aide. Elle sort un papier avec une adresse évoquant un rendez-vous avec un proche. A la vue du nom indiqué sur le papier, l’expression des policiers change, partagée entre la peur et le respect. Lee Lang doit s’entretenir avec Sheng, un vieil homme en fin de vie qui a convoqué la jeune fille pour parler de son fils et des évènements de la place Tien An Men. Dix ans plus tôt, Lee était étudiante et petite amie de Han, le fils de Sheng. Quant à ce dernier, il n’était autre que l’ombre jaune des services secrets chinois, principal responsable des massacres. La discussion ne pourra être qu’engagée entre les deux extrémités, la vérité éclatera-t-elle ?
 
 
Personne n’a oublié ce jeune homme faisant face à une colonne de chars qui a permis quelques instants de stopper cet affrontement, un court moment de paix où le Monde s’est arrêté, suspendu à cet acte héroïque et à ses conséquences. Mais qui était vraiment ce garçon sorti de nulle part, avec son sac en plastique, comme si à un instant T, il avait dit « c’est bon il faut agir ».
Cette image est gravée pour l’éternité, cette BD est un moyen de découvrir qui est l’inconnu de la place Tiananmen.
 

Après une très belle introduction, l’histoire débute par cette rencontre entre Lee et Sheng que deux mondes séparent à la fois par l’écart générationnel mais également par les idées politiques. Cet échange entre les deux personnages est intelligemment mené par Jean Pierre Pécau, qui sans parti pris permet à ses deux protagonistes d’évoquer leur point de vue et de donner aux lecteurs toutes les cartes pour bien comprendre la situation.  Un très beau jeu d’acteurs.
Le lecteur ne peut être que captivé, le récit comporte tous les éléments qui font de ce livre une très bonne BD à savoir du suspense, des bons personnages, un évènement historique, une quête de vérité.
Le dessin de Gin est plutôt agréable et tient son rôle par rapport à l’histoire. Les couleurs de Scarlett apportent un énorme plus à cet ouvrage, donnant à elles seules toute l’ambiance, la tension présente lors de ces évènements. Rarement une couleur aura eu autant d’impact visuel.

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