La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Pour récupérer le parchemin, Doug a besoin de 2000 dollars. Il part donc orpailler à la dangereuse frontière péruvienne, avec Laureen. Tout doucement, un lien se tisse entre ces deux personnalités si différentes. Un lien que la soif de l’or pourrait bien transformer.
Suite et fin de cette chasse au trésor inca dans laquelle se révèle toute l’intensité de la vie d’aventurier.
 
 Doug a besoin de 2000 dollars pour racheter le parchemin de Laureen au curé. Il recrute donc une équipe de mercenaires pour aller orpailler à la frontière péruvienne. Il accepte même que Laureen se joigne à eux ! Une fois sur le site, les conditions de travail sont apocalyptiques et; au bout d'un mois, la mutinerie gronde. C'est le moment que choisit Juan pour se refaire pressant ; Juan étant l'homme qui avait tenté d'abuser de Laureen à Quito, quelques semaines auparavant. Alors que Laureen est prête à céder pour obtenir davantage d’or, Doug intervient. Une bagarre éclate . Un coup de feu claque. Juan est mort ; et la situation redevient, presque, normale. De retour à Pillaro, le duo a la désagréable impression de s'être fait duper par l'homme d'église : toute la fin du parchemin est illisible à cause de l'humidité. C'est alors que Doug décide de fausser compagnie à Laureen, la sachant incapable de survivre dans des conditions encore plus dégradées qu’au Pérou. Il est loin de s'imaginer que la réalité est pire encore…

Dans le carnet bonus du premier épisode, Jérôme Félix nous expliquait la genèse de ce diptyque. Il devait s’agir d’une biographie d'un explorateur aussi talentueux que discret Philippe Esnos. Seulement, on ne l'imaginait pas sous les traits de sir Burton et de sa cupidité. Ce deuxième et ultime épisode nous permet de mieux comprendre car on retrouve l'aventurier sous les traits du personnage éponyme : Doug. Il faut attendre le premier tiers de l'album pour réaliser qu'il s'agissait d'un récit-cadre afin d’introduire la véritable chasse au trésor de l'aventurier. Malgré tout, l'ensemble de l'album fait la part belle aux conditions de vie extrêmes. Cela commence par l'humidité extrême de la forêt équatoriale du Pérou. Par la suite, l'accent est mis sur l'inhospitalité de la vie dans les forêts des contreforts des Andes. Fort heureusement, Doug est l'ancêtre de Mike Horn. À force de côtoyer Laureen, il va également s'ouvrir et là, on découvre un homme derrière l'aventurier. Bien sûr, le doute sur le lien qui unit les deux héros perdure longtemps et c'est tant mieux. Il ne faut pas oublier une remarquable analyse de l'esprit humain : la générosité, bien sûr, mais aussi et surtout la culpabilité. C'est dans les dernières pages qu'on la voit apparaître et, non seulement, cela apporte peu à l’intrigue, mais c'est même presque déstabilisant. Le dessin de Xavier Delaporte est un hommage aux grands classiques du genre. Certaines vignettes sont certes un peu statiques mais l'atmosphère est merveilleusement retranscrit. On ne compte plus les vignettes pluvieuses du meilleur effet, par exemple. Les personnages sont extrêmement charismatiques et, si la personnification est difficile, on suit avec grand plaisir leur chasse au trésor, leur chasse au bonheur. L'ensemble est colorisé dans des teintes pâles, toujours en accord avec les classiques mais assez déstabilisant par rapport à l’or recherché et aux stéréotypes du continent sud-américain bien que davantage en lien avec la réalité.

C'est donc un diptyque très agréable à lire sur un thème assez courant mais rarement traité de cette façon. Une version alternative des Cités d’or de notre enfance avec un mélange de Tarzan et de A l’état sauvage de Mike Horn.

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