La bande du 9 : La communaut du 9ème art

L’association de mots simples à un graphisme à tendance populaire et humoriste permet d’aborder l’histoire autrement, d’apporter une certaine accessibilité à la compréhension et de toucher tous les publics.
 
 
C’est par l’année 1876 que débute cette histoire rétrospective sur la vie d’Adolf Hitler et plus particulièrement en Autriche, lieu de ses racines où le père multiplie les conquêtes et les chopes de bière tandis que la mère donne naissance à une tripotée d’enfants (dont Adolf Hitler en 1889). On ne peut pas dire que l’ambiance familiale est des plus joyeuses, le fouet et les coups sont plus courants que les gestes d’affection, chaque enfant essayant de trouver une échappatoire à cette triste vie. Pour Adolf ce sont les arts, ce qui est forcément mal vu par le paternel. Sa mort lui permet d’entrevoir la vie autrement mais ses échecs aux examens des beaux-arts lui font prendre conscience qu’il ne sera jamais un artiste. Pourtant après la mort de sa mère, il tente avec son ami Gustl de créer un opéra mais le succès n’est pas au rendez-vous. Vienne devient alors sa source de perdition, ses ressources s’amenuisent, la rue et la mendicité sont son quotidien. L’histoire aurait pu s’arrêter là. C’est alors qu’éclate la première guerre mondiale faisant de lui un piètre combattant mais renforçant son patriotisme et le goût amer de la défaite. Beau parleur et influenceur, Adolf Hitler va changer son destin et celui de la terre entière.
 
La véritable histoire vraie est une collection des éditions Dupuis. Caligula, Dracula et Attila accompagnent Hitler dans cette dernière. L’originalité, vous l’aurez compris, est de conter l’histoire de vrais méchants qui ont marqué l’histoire.
 

Force est de constater que tout a déjà été raconté sur le triste célèbre Adolf Hitler. La mission pour le scénariste Swysen n’est donc pas simple : comment intéresser le public, être à la fois pédagogue, objectif, distrayant sans faire preuve d’empathie ? Et bien soyez rassurés, Bernard Swysen s’en sort plutôt bien, le récit est fluide, il retrace toutes les étapes de la vie d’Hitler (sa prise de pouvoir, ses conquêtes, ses livres, ses meetings et ceci jusqu’à sa mort) sans lourdeur chronologique. Si nous ne connaissions pas l’Histoire, on pourrait croire que ce récit est une fiction tellement les étapes s’enchaînent naturellement. Le pari est donc réussi.
 
Le gros point fort est également la participation de Ptiluc au dessin. Ces personnages anthropomorphiques apportent toute la finesse qui permet de faire accepter des passages peu glorieux, Chat-Cochon-Chien-Oiseaux personne n’est épargné ni montré du doigt. Il y a des bons et des mauvais de chaque côté de la barrière. L’auteur se permet même de faire intervenir des Guest et sème quelques pointes d’humour pour adoucir le sujet.
Ce livre est donc à mettre dans toutes les mains de ceux qui ont envie d’apprendre et comprendre le cheminement qui a conduit à cette période noire de l’histoire. Les auteurs ont réussi avec des mots et des dessins simples à traduire l’horreur pour la rendre abordable à tout public.

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