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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article Le dépisteur

Le dépisteur

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Le dépisteur
 
Scénario : Antoine Ozanam
Dessin et couleurs : Marco Venanzi
Éditions : Glénat
 
Aout 1951, Samuel débarque à Saint-Cirq-Lapopie à la recherche d’une enfant juive cachée dans le village, dix ans auparavant. Malheureusement, les villageois n’aiment jamais que les souvenirs difficiles remontent à la surface.
Partant de faits réels, Antoine Ozanam dresse un portrait sans concession de la France rurale de la Libération judicieusement mis en image par Marco Venanzi.
 

Lorsque Samuel débarque aux abords de Saint-Cirq-Lapopie, en août 1951, il est au bord de l'épuisement. Il ne doit la vie qu'aux bons soins d'un vieux fermier. Il ne perd pourtant pas de vue le but de sa visite dans le Quercy : il enquête sur une enfant cachée des rafles nazis, dix ans auparavant. Une enfant que la famille Foujoles aurait recueillie. Seulement, si les villageois se souviennent bien de cette famille, il n'en est pas de même pour ce bébé. Mais Samuel est un dur à cuire qui ne s’avoue pas si facilement vaincu. Sur les conseils de La Tondue, une victime de l’épuration d'après-guerre, il contacte le bijoutier du village qui accepte son invitation à dîner. A l'auberge, il y a également les nouveaux habitants du village : des poètes venus de Paris parmi lesquels on trouve un certain André Breton. C'est là que Samuel fait la rencontre de Marie qui le pousse à raconter ses périples à la recherche des enfants juifs cachés durant la guerre. Samuel est dépisteur et débute son récit par une enquête qui le mena aux confins des Pyrénées, dans la petite commune d’Ezterenzubi. Il est loin de se douter que toute cette affaire aller revenir le hanter…

Actuellement, le Mémorial de la Shoah rend hommage à Spirou. Cette année, comme en 2021, le FIBD d’Angoulême récompense le travail du rémois Jean David Morvan avec Iréna et Simone. Autant de preuves que le travail de mémoire et la bande dessinée partagent beaucoup d'atomes crochus. Preuve en est ce Dépisteur qui nous plonge quelques années après la barbarie nazie. On fait la rencontre immédiate de Samuel qui, exténué, est recueilli par un paysan du Quercy. Pas très bavard, le nouveau venu justifie rapidement sa présence. Il est à la recherche d'une enfant juive cachée dans une famille du village. Vivant un peu à l'écart, le paysan n'apporte que les informations superficielles. Par un concours de circonstances, Samuel fait la rencontre d'une femme surnommée La Tondue, en raison des violences qu'elle a subi à la Libération. C'est un des points forts de cet album : ne rien cacher de la situation complexe de la fin de la guerre. Impossible de mettre d'un côté les gentils résistants et de l'autre les vilains collabos. La situation des uns et les autres est bien trop complexe et il ne faut pas oublier d'y ajouter l'amitié à l'amour. Toujours est-il que le lecteur doit attendre la moitié de l'album pour enfin en savoir plus sur Samuel. Il est dépisteur, une sorte d'enquêteur à la recherche des enfants cachés à la Shoah. Cette révélation, on la doit sa rencontre avec le groupe d’artistes d'André Breton dont une membre pousse Samuel à rédiger ses mémoires. C'est alors que ressurgit une autre affaire, dans les Pyrénées. Une affaire qui revient hanter le dépisteur à  travers des flashbacks réguliers. Cela donne un scénario intense marqué par quelques rebondissements et révélations bien construits, une intrigue où la bienveillance l'emporte, presque, toujours sur la vengeance et où la petite histoire vient se fracasser contre la grande. Cette impression est renforcée par le trait académique de Marco Venanzi. Le dessinateur d'Alix rend une copie irréprochable où chaque case, chaque bulle, chaque personnage est à sa place. Les flashbacks sont parfaitement introduits par des ruptures de décor, le blanc immaculé de la neige ou encore des inserts de cahier d'écolier. Seule concession à cet académisme assumé, un plongeon sortant d'une case. Ajouté à une colorisation en pastel délavé qui correspond parfaitement à l'atmosphère de l'époque (ou du moins à l'image que l'on s'en fait) et vous obtenez une ouverture de diptyque fort prometteuse.


Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9


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