La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Le jeune Léonard est incompris. Incompris des autres gamins de son âge mais également de sa famille. Il faut dire que lorsque sa grand-mère lui demande de dessiner une fleur sur une poterie, l’enfant ne comprend pas qu’elle ne désire qu’un rond avec des pétales autour. Ce Léonard, c’est le futur peintre de La Joconde. Et son enfance explique bien des choses…
Augel nous livre sa vision de l’enfance de Léonard de Vinci dans cet album à la fois drôle et touchant !
Le jeune Léonard est un incompris. Là où les enfants de son âge s’amusent à faire des anges dans la neige, lui découvre que le corps humain est une figure géométrique idéale puisqu’il s'inscrit à la fois dans un rond et dans un carré. Même sa famille éprouve les pires difficultés à appréhender le jeune garçon. Passe encore qu'il dessine tout et tout le temps mais qu'il écrive à l'envers pour que personne ne puisse espionner ses recherches sur le vol des chauves-souris et autres coccinelles laisse tout le monde béat. Il faut dire que si Léonard est pétri de qualités, il a également bon nombre de défauts. Il est terriblement indécis quant à son avenir et sa procrastination n'arrange rien. Heureusement qu'il peut compter sur ses proches pour l'aider à grandir...
 
On connaît tous Léonard de Vinci, le génial peintre de la Joconde et l'architecte de Chambord. Son Homme de Vitruve et ses croquis d'analyse du vol des oiseaux font partie du patrimoine de l’humanité. Mais avant d'être ce génial génie, Léonard a été enfant. Et cette période de sa vie est beaucoup moins bien documenté. Et puis comme la vérité sort toujours de la bouche des enfants pourquoi ne sortirait-elle pas de celle du jeune Léonard. Reprenant ce qui a fait le succès du Petit Mozart, Augel donne vie à ce petit Léonard. Sous les traits de ce gamin surdoué et terriblement attachant, l'adulte de Vinci se dévoile. Grâce à des gags en une planche (deux maximum), on découvre les qualités et les défauts de celui dont on a fêté le 500e anniversaire de la mort l'an dernier. C'est le décalage entre le gamin et ses proches qui est source d'humour. Cet autre enfant, aussi bête que méchant, qui maltraite Léonard est absolument ridicule mais il éclaire également certains traits de la personnalité du maître. Néanmoins, ne cherchez pas de scoop. L'album repose sur des œuvres et des faits parfaitement établis ; pour ne pas dire des stéréotypes et c'est heureux car il s'agit d'une œuvre d'humour et certainement pas d'une biographie. D’ailleurs certains clins d’œil anachroniques sont simplement irrésistibles ! Côté dessin, le style d'Augel est inspiré par celui du maître italien. Certes le réalisme n'est pas le style dominant mais comme de Vinci, le dessinateur s’est affranchi des cadres pour plus de fluidité et de dynamisme tout en conservant bon nombre des canons de la bande-dessinée franco-belge. Les personnages, caricaturaux, ne sont pas non plus en faire penser aux esquisses des portraits de l'hôte de François 1er et les décors champêtres renvoient aux arrière-plans de ses œuvres. Finalement, ce qui rajoute à l’attachement rapide, c'est la colorisation. Là encore, on a l'impression de plonger dans une œuvre de la Renaissance dans les verts sont tendres, les ocres puissants et les rouges vifs.

C'est donc un album très réussi qui nous donne avoir un Léonard de Vinci loin du vieillard à la longue barbe blanche. Un album qui rend le génie plus humain. Un album qui saura ravir tous les publics.

x J'aime