La bande du 9 : La communaut du 9ème art

   
Lizzie filant le parfait amour avec Jérémy Grey, son scientifique de compagnon, il manque une fille au Pilar. Et puisque Miss Greenway, la couturière, n'a plus besoin de Tess pour remplacer sa belle-fille, c'est tout naturellement que la jolie brune prend la place de la somptueuse blonde. Très rapidement, Tess trouve sa place au sein des filles et les clients se pressent pour obtenir les faveurs de "la nouvelle". Elle n'en perd pas pour autant son objectif : retrouver son frère à Madras. Pour cela, elle se rapproche du capitaine Allali et de son bateau le Last Chance. Bien que moralement irréprochable, l'officier de marine tombe tout doucement dans les filets de Tess. Entre les deux, l'affection est réciproque. Malheureusement, Tess cache encore bien des secrets. Pendant ce temps-là, au Pilar, Cinnamon se la coule douce avec son meilleur ami et amant, le lieutenant Evrett. C'est alors qu'un singe tente de lui voler son bracelet, une babiole sans valeur mais le dernier présent de son père. Pour Tess  comme pour Cinnamon, il faut toujours se méfier des apparences…

Au Pilar, la vie a repris son cours, presque comme avant. Lizzie ayant quitté le navire, c'est Tess, la jeune et mystérieuse couturière franco-irlandaise de Miss Greenway qui a accepté de la remplacer. Elle aussi cherche à gagner de l'argent mais son but est d'aller retrouver son frère à Madras. Seulement, la jeune femme souhaite se rendre en Inde sur un bateau bien particulier au capitaine tout aussi singulier : le Last Chance du capitaine Allali. L'album précédent le laissait supposer, c'est véritablement sur ce couple que repose une grande partie de ce deuxième album. Tout doucement, le capitaine Allali nous dévoile sa vie et ses secrets. Tout doucement, il succombe aux charmes de Tess qui, elle aussi, va devoir se révéler au grand jour. Dit comme cela, on pourrait s'attendre à une comédie romantique un peu plan-plan et pourtant, Teresa Radice réussit à impulser énormément de rythme à cette romance. Il faut dire que la scénariste italienne mélange avec maestria romance et diplomatie, sexe et espionnage sur fond d'épopée napoléonienne. Mais la scénariste reste également très attaché à notion de spin-off comme possibilité de raconter la vie des personnages secondaires. C'est le cas de Cinnamon qui, bien que très présente jusqu'ici, n’en restait pas moins très énigmatique. Et pour ne rien gâcher, cela apporte une touche d'exotisme et de mystère. Pour le dessin, Stefano Turconi reste fidèle à ce qui a fait la force de la série. C'est absolument magnifique !! À tel point que l'on regrette le petit format de l'album, même si cela participe indubitablement à son charme. Je pourrais me lancer dans une longue, une très longue énumération des qualités graphiques du dessinateur italien mais pour faire simple, je dirais juste qu'il est quasiment impossible de ne pas tomber sous le charme de ce style un peu désuet mais diablement efficace. Qui plus est, le trait est merveilleusement réhaussé par une mise en couleur qui nous replonge dans les grands récits d'aventure de notre enfance.

Aucun doute, Les filles des marins perdus est de la même veine que les plus grands romans d'aventure. Basé sur la vie des jeunes prostituées, l'album n'en conserve pas moins une modernité certaine qui ravira tous ceux qui oseront le découvrir.

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