La bande du 9 : La communaut du 9ème art

A peine remise physiquement, Ewilan est toujours hantée par sa captivité. Elle ne songe qu’à une seule et unique chose : retourner au laboratoire pour délivrer les enfants toujours séquestrés. Pour ça, elle va avoir besoin d’aide.
Lylian et Formicola poursuivent l’adaptation de l’œuvre de Pierre Bottero avec toujours autant de justesse et de talent. Une série pour tous ceux qui croient en leurs rêves.
 
Après son enlèvement, sa séquestration puis sa libération au prix du sacrifice de Maniel, Ewilan, amaigrie et exsangue reprend tout doucement des forces dans les montagnes des Causses auprès d'un berger, un peu bougon mais au grand cœur, Maximilien. La dessinatrice, forte du soutien de Selim retrouve peu à peu ses pouvoirs. Elle n'envisage désormais plus qu'une seule chose : retourner au laboratoire d’Eléa Rill’Morienval afin de libérer les enfants que la Sentinelle renégate retient prisonniers. Pour Sélim, cela ne fait aucun doute, Ewilan a changé mais il s'est juré de la protéger, toujours. Le duo se met donc en route et le trajet conforte les convictions de Selim. Ewilan est rongée par la peur et la vengeance. Heureusement, l'évasion se déroule comme prévu, au moins jusqu'à ce qu’un des enfants n’affirme que Maniel est toujours vivant. Aussitôt cela change complètement le plan d'action et Ewilan tombe inévitablement dans un piège. Heureusement, la dessinatrice a du répondant…

Pierre Bottero est un auteur de littérature jeunesse assez prolifique. Après avoir adapté La quête d'Ewilan ou Ellana, les éditions Glénat ont lancé Les mondes d’Ewilan. L'idée est assez simple puisqu'elle reprend les personnages principaux de La Quête afin de les lancer dans une nouvelle aventure : rien de moins que de sauver le monde et le dessin ! C'est ainsi que l'on retrouve Ewilan en pleine convalescence après son évasion du laboratoire d’Eléa. Si le corps se rétablit vite, l’âme de la dessinatrice est plus gravement touchée : une flamme sombre brille à jamais dans son regard. C'est à une sorte de récit initiatique que Pierre Bottero et Lylian nous invitent. Après les sévices qu'elle a subi, après la violence du choc ( certains parleront même de choc post-traumatique), elle va chercher à exorciser son expérience. A l’heure du procès des attentats du 13 novembre, cet album est une parfaite entrée en matière pour les préadolescents. Pour le reste, l'intrigue est parfaitement construite avec ce qu'il faut de rebondissements et d’introduction de nouveaux personnages. Les habitués de la série auront facile à s’y retrouver. Pour les novices, ils se familiariseront rapidement avec ces nouvelles têtes puisque Lylian prend toujours soin de placer ici une bulle ou là un encadré explicatif. Et puis, le final est ultra spectaculaire et augure d'une suite explosive. C'est aussi que le trait de Cécilia Formicola ne souffre d'aucune critique. La dessinatrice sait manier le style réaliste la plupart du temps mais elle réussit à y intégrer des bestioles aussi hideuses que redoutables. Elle réussit à nous faire voyager des Causses et, d'un claquement de doigts, ou plutôt d'un pas de côté, nous voilà dans un laboratoire futuriste puis dans une maison cossue et contemporaine en bord de mer. L'ensemble est colorisée dans le respect du style du dessin avec beaucoup de justesse et de sensibilité par Nicolas Vial.

Au final, avec ce Dernier Ts’lich, Les mondes d’Ewilan poursuivent avec brio l’adaptation de l’œuvre de Pierre Bottero pour le grand plaisir des fans. Une série à découvrir.

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