La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Chassés d’Eden par l’explosion, Soléa et Yab marchent et marchent encore. Ils finissent par découvrir une nouvelle civilisation dans laquelle les « suprémacistes bleus » d’Osiris ont chassé les rouges de Seth, qui ont promis de se venger. Pour Soléa et Yab, c’est l’occasion, bien involontaire, de participer à la création d’un nouveau mythe !
Références culturelles innombrables, clins d’œil au moins aussi nombreux, ton potache et dessins extrêmement convainquants sans oublier une forte critique sociétale sont les atouts de cette hilarante série !
 
Maintenant qu'Eden a implosé, maintenant qu'un nuage de cendres a recouvert la terre et empêche le soleil de briller, Soléa et Yab sont contraints à l'exil. Pour la fille la plus populaire du lycée et le garçon un peu (beaucoup) maladroit, il n'y a qu'une solution : marcher ! Marcher droit devant eux, marcher vers l'espoir d'un monde meilleur. Certes le voyage risque d'être long, parsemé d'embûches et de rencontres dangereuses mais le jeune couple va voir ses liens se renforcer au fil des kilomètres. Et puis, un beau jour, ils voient enfin la fin du nuage de cendres. Ils sont alors recueillis par Isis et découvre une société étrange où les "suprémacistes bleus" d'Osiris ont chassé les rouges de Seth et où les étrangers servent d’encas au varan sacré. Ils vont se lier d'amitié avec Anubis, un métis, un trait d'union entre les mondes et ainsi, bien malgré eux, participer à l'histoire d'Osiris, mythe fondateur de la civilisation égyptienne qui rayonnera sur la vallée du Nil ; bien plus tard.

Au commencement était Dieu. Il créa le monde en cinq jours puis créa l'homme à son image avec Adam et Ève. Ces mots, tout le monde les connaît mais rien n'est moins sûr. Pour les scientifiques, l'homme descend du singe et l’univers a été créé à la suite d'une gigantesque explosion. Mais là encore, point de certitude. Et si Eden avait été une immense cité préhistorique très en avance sur son temps. Et si l’histoire n'était qu'un simple recommencement. C'est en substance l'idée développée par Bernard Swysen. C'est comme cela que le lecteur a découvert Tab, adolescents geek, maladroit et un peu paumé et Soléa, la fille la plus populaire du lycée. Après avoir échappés au cataclysme qui a vu sombrer Eden, les deux jeunes gens partent à l'aventure. Ils découvrent une société où l'écriture prend la forme de dessins et où les maisons sont pyramidales. À cause de la maladresse de l'un et grâce à l'ingéniosité de l'autre (à moins que ce ne soit le contraire !) ils vont aider à la création du mythe d'Osiris. Pour le scénariste, c'est l'occasion de montrer la bêtise de certains éléments de notre société sous couvert d'humour et d'histoire car en effet, comment ne pas voir du racisme dans ce « suprémacisme bleu » ? Comment ne pas voir de la xénophobie dans le sort réservé Yab et Soléa ?  Et j'en passe... Mais qu'on se rassure, la géopolitique égyptienne laisse rapidement la place à un humour aux multiples influences et on rit beaucoup des mésaventures de Yab et de sa mauvaise foi. Après des débuts prometteurs, Siteb confirme dans ce voyage égyptien. Une nouvelle fois, les personnages sont attachants et expressifs. Une nouvelle fois les décors sont aussi déjantés que soignés et une nouvelle fois le style un peu humoristique fait mouche dans le cœur des lecteurs. L'ensemble étant lumineusement réhaussé par les couleurs de Hugo Poupelin.

Lisible comme un one shoot ou en série, Les rescapés d'Eden est la série d'humour historique à ne pas rater pour qui veut se marrer en révisant son histoire et critiquer les pires travers de notre monde. Et par les temps qui courent, ce n'est pas si fréquent!

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