La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Aleksandra Samusenko fut la première femme tankiste de l’armée russe, elle donna sa vie pour sa patrie et ses lettres de noblesse au T-34. Un magnifique volet historique proposé par Jean Pierre Pécau où l’on ne s’ennuie pas une seconde et où notre culture personnelle s’enrichit encore un peu plus.
 
  
En 1939 sur le front finlandais se tient la bataille de la guerre d’Hiver. Sous le regard désabusé d’Aleksandra Samusenko, les chars B7 de l’armée russe ont à peine le temps de sortir du bois qu’ils se font détruire par l’armée finlandaise. De retour au QG, Aleksandra explique au rapport que les B7 ne sont pas taillés pour ce type de mission avec des chenilles pas adaptées à la neige. Les analyses techniques d’Aleksandra sont fortement appréciées par ses supérieurs. C’est une passionnée qui cherche à intégrer une école de chars pour être pilote. Ses supérieurs vont accéder à sa demande mais elle ne va pas seulement conduire des chars, elle va être envoyée dans l’usine de Tankograd (la plus grande usine de chars de l’URSS) pour apporter ses conseils à tous les ingénieurs qui vont développer le prototype du T-34. 
Le dernier volet de la série Machine de guerre donnait la part belle au char Sherman, faisant de lui le « personnage » principal de l’histoire. Dans ce 4ème volet, Jean Pierre Pécau nous prend à contrepied en mettant surtout en avant l’officier qui a donné ses lettres de noblesse au T-34 à savoir Aleksandra Samusenko.
L’album en devient encore plus intéressant car Aleksandra Samusenko est tout simplement la première et la seule femme russe tankiste à avoir pris le commandement d’un char T-34. Elle fut également décorée pour avoir abattu trois tigres allemands durant la bataille de Kursk (histoire relatée dans cet ouvrage) et elle est décédée à l’âge de 23 ans au combat.
 

L’auteur a ainsi pu rendre hommage à Samusenko tout en restant dans le sujet de nous conter la naissance et l’évolution du T-34 russe. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque la course à l’armement et la victoire ne se réalisent pas uniquement sur les champs de bataille mais également dans les usines. La stratégie militaire prend une place importante dans cet album.
Le dessin des bosniaques Andronik et Mavric est à la hauteur des attentes du public, simple et efficace, l’histoire restant maîtresse de la situation.
L’album compile à la fois des faits historiques, de l’action et de la technologie, faisant de celui-ci un très beau volet. Les ouvrages de la série Machine de Guerre peuvent se lire indépendamment les uns des autres ce qui n’est pas négligeable.

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