Mauvaises herbes
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Scénario et dessins : Keum Suk GENDRY-KIM
Éditions : Futuropolis
Ce roman graphique porte le témoignage émouvant de la Coréenne Lee OKSUN, esclave sexuelle de l’armée nipponne pendant la Seconde Guerre mondiale.
Si c’est l’euphémisme de « femme de réconfort » qui prévaut encore aujourd’hui, la réalité est loin d’être aussi douce que cette appellation. Lee OKSUN en est la preuve encore vivante, elle que l’auteure a pu rencontrer à plusieurs reprises dans sa maison de retraite et qui a eu le courage de témoigner. Keum Suk GENDRY-KIM retrace alors avec pudeur le parcours ayant conduit cette fille d’une famille de paysans pauvres à assouvir les pulsions sexuelles et racistes de leurs voisins devenus envahisseurs tout en étant déniée dans son humanité et son identité.
Le graphisme volontiers sombre illustre la noirceur du récit avec le choix du noir et blanc même si des moments de tendresse parsèment ce roman graphique. Le découpage laisse aussi le lectorat imaginer les épisodes que l’auteure a préféré ne pas illustrer pour ne pas ajouter de la violence à ce témoignage déjà éprouvant. Les premiers viols sont ainsi uniquement illustrés pas des cases noires.
Cette œuvre est salutaire pour le devoir de mémoire et la dénonciation de ces crimes de guerre. Effectivement, n’en déplaise au JAPON et à la CORÉE du SUD actuels qui veulent liquider ce passé infamant, les femmes comme Lee OKSUN n’ont toujours pas eu droit à des excuses officielles du gouvernement japonais. Pourtant, la mémoire de ces exactions demeure vive comme en attestent les rassemblements hebdomadaires des survivantes tous les mercredis depuis 1992 devant l’ambassade du JAPON à SÉOUL.
Lydie et Nicolas
Nicolas
Chroniqueur
La Bande Du 9
