La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Amour, Mafia et Corruption sont les ingrédients du polar proposé par Enrico Marini. Dans une ambiance noir et blanc, l’auteur embarque son lectorat dans une aventure au suspense digne des romances hollywoodiennes des années 50. Une très belle réussite.
 

Dans les coins sombres de la ville, une dame au style très chic avance en direction de ce qui ressemble à un hôtel. A l’accueil, l’homme de service est trop occupé avec sa bouteille de whisky pour lui porter attention. Elle se dirige vers l’étage, pénètre dans une chambre où un homme l’attend dans un fauteuil, une arme à la main. Curieusement, ils semblent pourtant bien se connaître si on en croit leur rapprochement. L’homme nommé « Slick » est venu pour se venger de « Caprice » car cette dernière l’a trahie suite à une histoire de braquage qui a mal tourné. Pourtant, il y a longtemps, ils étaient amants mais maintenant Caprice appartient au boss de la mafia et Slick est devenu un exécutant qui doit de l’argent à son commanditaire. L’avenir s’annonce compliqué pour les deux comparses.
 
 
Après les grandes séries à succès que sont « Scorpions » et « Rapaces » qui ont permis d’installer Enrico Marini au rang de maître de la Bande Dessinée, l’auteur propose maintenant d’autres univers qui semblent lui parler d’avantage.
Prévu en deux tomes, « Noir Burlesque » est le premier roman graphique proposé par le génie italien. Véritable hommage au cinéma américain des années 50, les passionnés du genre vont y retrouver tous les ingrédients pour passer un moment de suspense insoutenable. La violence, les gâchettes faciles, la mafia, les mines patibulaires, les crimes, les femmes fatales et les costumes trois pièces sont les composants de ce petit bijou. Mais l’univers ne suffit pas à faire une belle histoire et Marini s’est heureusement attaché à livrer une histoire crédible où le jeu des acteurs prend toute sa place. Le premier album tenant ses promesses, le deuxième devrait être explosif.
 

Côté dessin, les cadrages et la position de la caméra prennent des allures hollywoodiennes offrant des beaux panoramas et du rythme aux différentes scènes. L’auteur joue également énormément sur l’intensité dans les regards de ses personnages, pour renforcer leur complicité, l’ensemble du travail étant ambiancé par du noir et blanc permettant aux lecteurs de se plonger pleinement dans les années 50 et à l’auteur de jouer admirablement avec les ombres pour renforcer ses intentions.
Un ouvrage que nous ne pouvons que conseiller.

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