La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Conclusion réussie pour cette série originale et jubilatoire. Traquemage aura fait beaucoup de bien à la Fantasy en montrant qu’on peut ne pas se prendre au sérieux tout en étant une série de qualité à l’univers foisonnant.
 

Pistolin, fabricant du célèbre fromage Pécadou en chômage technique, poursuit sa quête pour débarrasser le monde de tous les mages qui se font la guerre sans s’inquiéter des innocentes cornebiques prises entre deux feux. Et ça n’avance pas trop mal, il s’est déjà débarrassé de Kobéron l’étincelant, a récupéré la mythique (mais petite) épée Duranbar, et est accompagné par le fidèle Merdin l’Enchianteur et l’alcoolique fée Pompette (même si ces deux-là peuvent être plus considérés comme un handicap que comme une aide précieuse).
Toujours est-il qu’en route pour Brââvos, il est capturé par des marchands d’esclaves et destiné à alimenter les jeux de l’arène en compagnie de diverses sectes de Traquemagiens. Mais à quelque chose malheur est bon, puisque les quatre mages restants vont assister aux jeux, donnant une occasion unique à Pistolin de se débarrasser d’eux une bonne fois pour toute. Bon après, Pistolin débute dans la carrière de héros, ce n’est pas dit qu’il réussisse du premier coup…
   

On s’amuse beaucoup en lisant ce troisième tome tout en étant pris dans l’histoire. Voir se démener ce pauvre Pistolin pour accomplir une tâche impossible alors qu’il manque des qualités les plus basiques du héros, est sacrément réjouissant. Non pas qu’on se moque de Pistolin, au contraire, une telle obstination est admirable alors que tous les éléments sont contre lui. Et puis ça nous montre qu’un gars ordinaire, voire carrément médiocre, a bien plus de mérite à accomplir sa quête qu’un héros beau, fort, intelligent et bardé de pouvoirs magiques. En cela, il rappelle le célèbre Rincevent, héros malgré lui des romans du Disque-Monde de Terry Pratchett (à lire absolument si vous avez aimé Traquemage).
 

Il ne serait pas étonnant que cette série marquante devienne vite culte tant le scénario tout comme le dessin respirent l’intelligence, l’originalité et la bonne humeur.
Enfin, si le festival d’Angoulême décernait un prix pour le meilleur jeu de mots dans un titre de bande dessinée (ce qu’il devrait carrément faire), nul doute que cet album l’aurait remporté haut la main.

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