La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Buffalo Bill délaisse son show pendant quelques jours pour partir à la chasse. Il est loin de se douter que de chasseur, il va se transformer en gibier !
Une nouvelle légende de l’Ouest mise en l’honneur par Fred Duval et  Andrea Fattori.
 
En cette année 1868, Buffalo Bill assoit sa réputation pour toujours en abattant 69 bisons en quelques heures. Un record absolu! Avec une telle réputation, le meilleur éclaireur du 9e régiment de volontaires du Kansas monte sa super production. Le Buffalo Bill Wild West Show est une véritable usine à cash mais, entre deux spectacles, la star a besoin de souffler. Alors qu'il doit partir pour une immense tournée européenne, Buffalo Bill part chasser à Yellowstone. Il retrouve trois anciens copains avant d'arriver à la cabane où leur pisteur indien doit les guider sur les traces d'un ...  Bigfoot! Malheureusement, une fois sur place, une drôle de surprise les attend: une affiche offrant  1000 dollars pour la tête de Buffalo Bill! Cela ne fait évidemment rire personne et la battue du lendemain permet de retrouver le pisteur indien; entre les crocs des ours. C'est alors qu'un autre groupe de chasseurs fait son apparition et de traqueur, Buffalo Bill devient gibier. Cependant, la proie n'est pas si faible qu'il n'y parait : elle sait réfléchir et elle sait surtout se servir de Lucrèce Borgia, son vieux fusil Springfield...

Parmi toutes les stars du Far West, aucune n'arrive à la cheville de Buffalo Bill! Mickey lui-même en est conscient, lui qui lui offre deux fois par soirée, un show spectaculaire à la sortie de Disneyland Paris. Dès lors, comment imaginer une collection sur les légendes de l'Ouest sans lui? Et fort de cette légende, l'attente est énorme! Il est tout de même important de noter que les westerns ne brillent que rarement par la complexité de leur scénario: Les Sept Mercenaires ne faisaient que défendre un village mexicain contre les attaques  successives de la bande de Calverra, par exemple, et même lorsque Quentin Tarantino revisite le genre avec son Django Unchained, l'intrigue brille davantage par ses fusillades que par sa complexité. Il en va de même pour le scénario de Fred Duval. Pour faire simple, l'album se divise en deux: l'exposition et la chasse à l'homme. L'album ne manque cependant pas de rythme mais on peut tout de même regretter la célérité avec laquelle il se lit. Heureusement, en scénariste rusé, il suffit d'une ultime vignette à Fred Duval pour semer définitivement le trouble dans l'esprit du lecteur et le faire gamberger encore longtemps après la fermeture de l'album , sur la légende de Buffalo Bill. Ce qui pourrait inciter à ralentir le rythme auquel on tourne les pages, ce sont les sublimes paysages de Yellowstone. Certes, ils sont magnifiques et suffisamment réalistes pour qu'on s'immerge dans l'histoire mais ils sont cependant trop peu nombreux et trop souvent cantonnés à des vignettes de taille standard, là où de grandes cases, pour ne pas dire des planches complètes auraient indubitablement augmenté l'effet " waouh!". Le choix a donc plutôt été de mettre l'accent sur les personnages. Buffalo Bill est ainsi totalement fidèle à sa légende, écrasant tous les autres y compris ses chasseurs mais tous ont malgré tout suffisamment d'épaisseur pour être crédibles.

La lecture de ce West Legends consacré à Buffalo Bill est néanmoins un excellent moment d'évasion où le lecteur plonge avec délice dans une chasse à l'homme dans le grand Ouest américain. Un album divertissant donc mais qui nous interroge aussi sur les éléments qui font d'un héros une légende.

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