La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Butch Cassidy et sa horde sauvage sont sur un gros coup ! L’Union Pacific transporterait 100 000 dollars ! Mais cette attaque est celle de trop pour les shérifs de la région qui se lancent à la poursuite des pilleurs de train.
Après un lancement moins dynamique que les précédents albums de la série, on retrouve tout ce qui fait son charme : immensité de l’ouest américain, personnages charismatiques, intrigue bien construite et innombrables coups de feu !
 
1899, Douglas, conté de Converse. Au saloon, un étranger fait du grabuge et l'arrivée du shérif adjoint n’y change rien. Il faut l'intervention musclée du shérif Josiah Hazen pour éradiquer le problème. Pas très loin, la Wild Bunch se prépare. La bande de Butch Cassidy a obtenu une information de premier ordre : l’Union Pacific transporterait 100 000 dollars pour une banque des Philippines. Il n’en fallait pas plus pour mettre la horde sauvage sur de mauvaises rails. Malheureusement, l’information était fausse et l’attaque décide plusieurs shérifs, dont Josiah Hazen, à partir à la poursuite des voyous. Se sachant traqué, Cassidy s'enfonce toujours plus dans les montagnes du Wyoming. Il fait la rencontre d'une communauté de marginaux sous la direction de l'étrange pasteur Withcomb. Cet illuminé mène ses fidèles d’une main de fer. Mais la mine d'or abandonnée où la secte a élu domicile sera-t-elle un abri ou le plus grand piège pour Butch Cassidy et ses hommes ?

Avec la série West Legends, les éditions Soleil renouaient avec la tradition des westerns à grand spectacle. C'était l'occasion pour de nombreux lecteur de sortir des stéréotypes de Lucky Luke  et Blueberry et personnellement, j'étais tombé sous le charme de ces antihéros légendaires de l'Ouest américain. Pour ce sixième opus consacré à Butch Cassidy et à la horde sauvage, le charme a été un peu plus long à opérer. Il faut dire que Christophe Bec décide de mener trois intrigues de front. Si on suit sans problème la Wild Bunch et le groupe de shérifs qui la poursuit, on est plus dubitatif face au dernier duo de chasseurs de primes qui ouvre l'album puis fait quelques apparitions. L’intrigue s’étire à un train de sénateur durant la première moitié de l'album. Bien sûr, l'attaque de l'Union Pacific est spectaculaire et les dialogues, comme les personnages, sont un clin d'œil au film de 1970 mais la traque qui s’ensuit manque de rythme. On comprend cependant qu'il s'agissait du calme avant la tempête. Et quelle tempête ! A peine la horde sauvage se croit elle en sécurité auprès de la communauté des Lesbanons que l'intrigue explose et que le lecteur va tourner les vingt dernières pages tel un zombie en apnée tant la résolution semble tout à la fois proche et lointaine et totalement aléatoire. Après le Moyen-Age, Michel Suro s'attaque au Grand Ouest et le lecteur est ravi. Si Butch Cassidy est le parfait mélange de l'original et de Paul Newman, les autres personnages sont tout aussi remarquables. Les décors d'un Wyoming fantasmé sont parfaits et la mise en page, alternant grandes et petites vignettes, se met au service de l'intrigue. Le dessinateur se fond aussi dans le cahier des charges de la série avec de somptueuses vignettes s’étirant sur le tiers haut des premières pages de chaque chapitre. A noter enfin que la colorisation de Hamilton fait la part belle à la chaleur aride du Wyoming et à la folie humaine.

Après un lancement un peu poussif, Butch Cassidy et sa horde sauvage prouvent qu'ils appartiennent bien au West Legends.

x J'aime