Titre du Tome: Jour J 46. Les noces de sang 1/2

consacrée au surréalisme, Salvador Dali est profondément secoué par la nouvelle. L’artiste est si bouleversé qui n'a qu'un mot à la bouche : "vengeance ! " Évidemment, Dali ne lance pas des mots en l'air, il a un plan ! Il embarque avec Edward James, un ami collectionneur d'art, direction Paris. Il y retrouve Man Ray qui, en mémoire de Lorca, accepte de créer des contrefaçons. Surtout, les deux hommes retrouvent un dénommé Serge dans un camp de gitans. C'est lui qui va être le maître d' œuvre de la vendetta de Dali, et quand Dali décide de s'impliquer, les homards ont du souci à se faire.
scénaristes de Jour J, Fred Duval Jean-Pierre Pécau et Fred Blanchard ont plongé dans les méandres de leur subconscient pour imaginer l'intervention du peintre surréaliste dans la guerre qui secoua son pays. Le résultat est largement à la hauteur de la notoriété du peintre. C'est une intrigue mêlant vendetta ; forcément surréaliste, guerre civile espagnole, espionnage, enquête policière et géopolitique des années 30. Le rythme est soutenue avec des rebondissements efficaces et inattendus. Il faut dire que le lecteur est totalement ignorant du plan de Dali. À la façon d'un joueur d'échecs, le peintre place ses pièces sans que l'adversaire et le lecteur ne comprennent le piège dans lequel ils vont tomber. C'est très bien fait et on referme l'album aussi perturbé que Léon Blum, le premier ministre français de l'époque. Vous ne connaissez pas, rassurez vous. Nul besoin de connaître l'époque, il suffit de se laisser bercer par les coup d'éclat de Dali car le peintre est bien au centre de l'album. Égocentrique et narcissique, Dali se prend pour César et ne parle de lui qu’à la troisième personne du singulier. Si c'est déstabilisant au départ, on finit par s'attacher à ce personnage aussi romantique qu’excentrique. Sans oublier toute une ribambelle de personnages plus ou moins secondaires qui gravitent autour de l'artiste. On aurait pu craindre des confusions mais le trait réaliste de Renato Arlem évite à merveille cet écueil. Le dessinateur de Blood red lack nous propose un trait réaliste d’une grande finesse et très agréable à lire. Du faste des palaces parisiens au cloaque pour marins de Lisbonne, le dessinateur nous régale par la précision et l'ori
ginalité de ces décors. Afin de rendre plus immersive l'intrigue, il commence souvent ces planches par de grandes vignettes de décor extérieur juste magnifiques. Il supprime les cadres pour plus de dynamisme et ajoute toujours un petit détail aux dialogues afin les rendre encore plus distrayants. Avec Tiago Rocha à la couleur, il joue avec la lumière afin de rester dans la lignée de Dali mais aussi pour ménager une dose de suspense.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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