Titre du Tome: Lady Whisky
En ce mois d’avril en 2015, Putley Court, le manoir d’Hélène Arthur est en deuil. La membre à vie de la

prestigieuse confrérie « Keepers of the Quaich » vient de mourir. Elle ne publiera plus de best-seller sur le whisky, cet alcool qu’elle aimait tant. Dans la triste bâtisse, Joël Alessandra, son ami, feuillette les carnets de croquis qu’ils avaient l’habitude de noircir ensemble. C’est alors qu’il découvre un commentaire d’Hélène, une sorte de message, de testament venu de l’au-delà. Elle était toujours à la recherche DU whisky pour chapeauter sa marque. Bien que n’y connaissant rien, Joël décide d’exaucer le vœu d’auntie Hélène. Il se plonge dans l'Internet, dévore toute la documentation qu'il peut puis réalise qu’il doit se rendre sur les terres d’Écosse. Il contacte Caroline Dewar, autre spécialiste du whisky et ensemble se retrouvent à Glasgow. Débute alors pour Joël un double pèlerinage. Il doit tout apprendre sur le whisky, de la fabrication à la dégustation. Il doit aussi se rendre sur l’île d’Islay : terrain de recherche de sa tante afin de lui trouver le précieux breuvage … à condition qu’il existe.

Sur le principe de « pour les nuls », la bande dessinée s’est mise à publier des petits guides. Il y a la collection
les fondus de chez Bamboo, la collection
pour les nuls (la bien nommée) chez Delcourt. Dans toutes ces séries, il manquait un album sur le whisky. C’est aux éditions Casterman que l’on doit de combler cet oubli. Mais attention, seul le postulat de départ est identique : vulgariser l’art du whisky. Pour le reste ce
Lady Whisky ne fait absolument pas dans le registre comique. Il faut dire que l’auteur de cet album est un connaisseur des femmes. Joël Alessandra a déjà consacré un album à la biographie de
Louise Brooks, la starlette des années 30. Cette fois ci, l’artiste est directement impliqué dans son album. Il nous propose une sorte de pèlerinage sur les traces d’une des plus grandes spécialistes du whisky. Il se jette à corps perdu dans une recherche qui finit par prendre des allures de quête initiatique. Il apprend beaucoup de choses

sur la noble boisson et sur sa tante, informations qu’il partage avec le lecteur, aussi novice qu’il l’était lui-même. De la distillerie au chai, les maîtres distillateurs vont faire preuve d’une grande gentillesse et d’une pédagogie plus grande encore. Mais davantage que toutes ces précieuses informations, ce sont des aquarelles de Joël Alessandra qui marque le plus. Les alambics, les chais respirent l’Écosse à plein nez. Les paysages de l’ile Islay ,les lochs écossais sont de véritables invitations à tailler la route du whisky et découvrir les mille et une autres facettes du territoire. Et on referme le carnet de voyage aussi ému par la volonté du neveu que par la conclusion de l’album.
Un magnifique album donc, à consommer sans aucune modération avant, qui sait, de déguster un excellent whisky (avec modération cette fois). Mais attention l’appel de l’Écosse risque fort de se faire ressentir !