Indonésie, 1946. Les Pays-Bas, chassés du pays par les japonais, refusent de reconnaître cette déclaration d’indépendance. Ils décident d’y envoyer les conscrits pour combattre les « terroristes ». Johan Knevel, se porte volontaire afin d’y retrouver sa nourrice indonésienne. Mais il va y découvrir une réalité bien différente de ses souvenirs et une réalité très complexe…
Après la fin de la seconde guerre mondiale, l'intervention de l'armée de métier coloniale ne suffisant pas, un contingent de conscrits est appelé pour combattre les "terroristes" indépendantistes. Johan décide de retourner dans la colonie où il est né, qu’il considère comme un paradis, mais sa seule motivation est affective : savoir ce qu'est devenue sa nourrice indonésienne… Mais les appelés vont devoir se battre dans les jungles, les rizières pour espérer reconquérir l’archipel… car ces simples « opérations policières » (cela vous rappelle peut-être les « simples » événements en Algérie) vont bientôt dégénérer en véritable guerre d’indépendance !
Pensant naïvement pouvoir se réintégrer facilement dans le pays de son enfance, Johan va être confronté à la dure réalité d’une sale guerre où aucun des deux camps ne garde les mains propres…
D’ailleurs, même Johan ne va pas garder ses mains propres car dans cette histoire, tout commence vraiment par un voyage en bateau durant lequel il va provoquer un accident dramatique qui provoque la mort d’un homme… Le hasard voudra qu’il profite de cette mort pour sauver sa propre vie en prenant l’identité de celui-ci.
S’en suit alors un road trip dans une Indonésie méconnue et fascinante dans laquelle Johan va se retrouver plongée au cœur de la résistance et affronter de multiples dangers dans l’objectif de retrouver sa nourrice adorée…
Ce chef d’œuvre graphique et narratif, d’abord édité en 2 tomes en bichromie au début des années 2000, connait enfin une version couleur ! Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette version est vraiment magnifique !
Ironie du sort, en utilisant un style graphique proche de Tintin, il prend les gens à contre-pied car son histoire est très dure et traite de la décolonisation, un paradoxe quand on évoque le style d’Hergé, l’auteur de
Tintin au Congo.Peter Van Dongen, considéré comme le nouveau maître de la ligne clair intelligente, est intimement lié à l’histoire de l’Indonésie car il est lui-même le fruit d’une union entre un père hollandais et une mère indonésienne. Le nouveau dessinateur de « Blake et Mortimer » a donc tiré
Rampokan d’une partie de son vécu personnel. Les décors sont vraiment magnifiques et documentés !
Une œuvre à découvrir !