La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Pris entre deux amours irraisonnés, Raoul d’Andrésy, alias Arsène Lupin, va plonger dans une chasse au trésor aussi rocambolesque que dangereuse. Les prémices de la légende sont en marche …
Adaptation d’un roman de Maurice Leblanc, La jeunesse d’Arsène Lupin est une excellente porte d’entrée dans l’univers du gentleman cambrioleur.
 
Alors qu'il fait une cour endiablée à Clarisse d'Etigues, et contre la volonté du père de cette dernière, Raoul d'Andrésy tombe éperdument amoureux d'une certaine Joséphine Balsamo. Il faut dire qu'il tire la belle d'une situation mortelle où l'avait placée un maître chanteur, Beaumagnan. Mais la belle cache d'autres secrets. Elle serait en réalité la mystérieuse et dangereuse comtesse Cagliostro. Espionne et traîtresse, elle aurait 106 ans et aurait fait succomber nombre d'hommes. Son pouvoir sur Raoul est si puissant qu'elle devine en lui Arsène Lupin, prince des voleurs. Toujours pour les beaux yeux de la comtesse, le voilà embarqué dans une chasse au trésor aussi dangereuse que rocambolesque…
 
Jamais Arsène Lupin n'a été aussi populaire. L'origine de cette Lupinmania est évidemment à aller chercher du côté de Netflix et d’Omar Sy. C'est tout même oublier que d'autres stars sont entrées dans le costume du gentleman cambrioleur ! Et pour les non lupinologues, c'est oublier qu’Arsène existait avant Lupin. Cet oubli, les éditions Grand Angle le répare avec une nouvelle collection La jeunesse d'Arsène Lupin. Il s'agit de l'adaptation du roman La comtesse de Cagliostro de Maurice Leblanc. L'album s'ouvre sur un mystérieux tribunal, que ne renierait pas l'Inquisition, où une jeune femme, qui aurait en réalité 106 ans, est condamnée à mort. Faute de bûcher, elle sera noyée. C'est alors que le lecteur découvre un jeune homme répondant au nom de Raoul d'Andrésy, le jeune homme sauvant la condamnée. Amoureux de Clarisse, Raoul tombe également fou amoureux de Joséphine. De cette relation va naître Arsène Lupin ! Mais ce qui nous intéresse surtout ici, c'est que l'album se concentre sur la quête du trésor des abbayes. Centrée sur les états d’âmes et les hésitations de Lupin, l'intrigue est suffisamment rythmée ; entre alliance et trahison. La complexité des personnages et ce rythme plutôt soutenu rendent la lecture agréable et sans temps mort. Côté dessin, on retrouve le trait sans fioriture de Michael Minerbe. Les personnages sont dessinés à la hache ; leur manichéisme est omniprésent ; les expressions sont un peu figées et les actions un peu statiques. Et pourtant, cet aspect un peu old school fonctionne bien et semble parfaitement adapté au contexte historique. Reste que les décors pourraient être un peu plus fouillés et la colorisation un peu moins criarde. Surtout que Massimo Molosso nous prouve sa maîtrise des teintes plus fades lorsqu'il est question des souvenirs des héros. On se rassurera avec quelques planches de paysage fort jolies et par l'utilisation du zoom avant parfaitement maîtrisé.
 
Plus proche de l'original littéraire que de la série Netflix, ce premier album de La jeunesse d'Arsène Lupin est une excellente porte d'entrée dans l'univers du gentleman cambrioleur.

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