La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Après la domination sans partage de Jaguar, les années 1958-1960 marquent un nouveau duel entre Aston Martin et Ferrari. Une nouvelle page qui se tourne…
Denis Bernard et Christian Papazoglakis poursuivent l’évocation des grands duels sur le circuit manceau, toujours pied au plancher !
 
Les 12 Heures de Sebring 1958 marque la deuxième victoire consécutive d'une Ferrari 250 Testa Rossa. Dans le clan Aston Martin, c'est la soupe à la grimace. Pour le propriétaire, David Brown, ces échecs à répétition ont assez duré. Il frappe un grand coup sur la table et fixe un ultimatum au patron de l'écurie : la DBR1 doit gagner les 24 Heures du Mans cette même année 1958. En coulisse, le jeu de chaises musicales entre les pilotes bat son plein. Celui qui semble avoir le vent en poupe est Phil Hill. Avec son ami et compatriote Masten Grégory, ils remontent la grille de départ pour jauger les forces en présence. Outre Ferrari et Aston Martin, Jaguar et Porsche pensent bien jouer la gagne. Seulement, comme leur nom l'indique, les 24 Heures du Mans durent 24 heures ! 24 heures durant lesquelles un nombre incalculable de choses peut se produire. Et en 1958, l'écurie la plus forte pour gérer tous les impondérables est… Ferrari. Est-ce pour autant la fin du règne britannique ?
 
Avec la collection 24 Heures du Mans, les éditions Glénat rendent un hommage appuyé à la plus grande, la plus mythique, la plus dure des courses. Un hommage orchestré par le duo Denis Bernard et Christian Papazoglakis. Les artistes ont fait le choix de remonter aux origines de la course puis de dérouler ensuite les grands duels. On se demande dès lors quels seront les futurs protagonistes et si le tome qu'on a entre les mains sera aussi compétitif que son prédécesseur. C'est ainsi que le lecteur a assisté au triomphe de la marque britannique Jaguar entre 1951 et 1957. Mais chaque cycle a une fin et c'est souvent un cheval cabré qui siffle la fin de la récréation. Entre 1958 et 1960, Ferrari est bien évidemment présent mais la Scuderia doit se méfier d'une autre écurie anglaise : Aston Martin. Avant d'utiliser l'effigie du plus célèbre espion de Sa Majesté, la firme de Gaydon partageait le même plan de communication que celle de Maranello: les victoires en compétition devaient servir de publicité pour vendre des voitures de sport. Toujours est-il que la lutte va être terrible entre les deux écuries et cela Denis Bernard nous l'explique à la perfection grâce à un scénario maîtrisé de bout en bout. Si les scènes de courses sont omniprésentes, le scénariste n'oublie pas que la compétition est aussi, et surtout, une affaire d'hommes et les pilotes sont au moins autant mis en avant que leur monture. Il en est de même pour le dessin de Christian Papazoglakis. On sent l’imposant travail de documentation afin de restituer à la perfection les bolides, et ce sous toutes les coutures. On sent également le profond respect vis-à-vis des pilotes qui, s’ils ne sont pas toujours à l'aise dans leur baquet, nous servent quantité d'anecdotes et autres notices techniques. Bien sûr, cela est parfois artificiel mais cela participe cette splendide encyclopédie consacrée à la source du circuit Manceau.
 
Avec ce nouvel opus, les auteurs poursuivent leur hommage à la plus célèbre des courses et aux pilotes qui ont écrit sa légende. Tendez bien l'oreille au moment où vous lirez cet album et humez l’air : vous retrouverez l'atmosphère folle qui règne sur le circuit du Mans.

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