La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Il est des reines de France plus connues que d'autres. Parmi elle, Catherine de Médicis est certainement celle atour de laquelle circule le plus de légendes.
Arnaud Delalande et Simona Mogavino retracent donc l'enfance de la duchesse dans une biographie précise et mise en image sans concession par Carlos Gomez
 
1527, Charles Quint est élu empereur des Romains. Régnant également sur l'Espagne et son empire colonial, les Pays-Bas... le soleil ne se couche jamais sur ses possessions. Inquiet de cette domination, le pape Clément VII (Jules Médicis) constitue la Ligue de Cognac avec la France, Venise, l'Angleterre et Florence. Furieux, l'empereur attaque Rome et laisse ses soldats mettre la ville éternelle à feu et à sang. À Florence, Républicains et adeptes de feu Savonarole s'allient dans un seul but : faire tomber les Médicis. Pour la jeune Catherine, l'héritière de la famille, cela commence comme une simple révolte avant de se transformer en un véritable cauchemar. Internée au couvent Santa Lucia, elle va vivre de nombreuses humiliations et  brimades avant que son cousin ne signe un trêve avec l'empereur et que ses partisans ne réussissent à la libérer. Néanmoins, le pape n'a pas dit son dernier mot! Maintenant qu'elle est une jeune fille bien éduquée, elle se voit donner un époux en la personne du fils cadet de François 1er. Catherine va donc entrer dans la plus prestigieuse cour du monde ,celle du roi de France...

Catherine de Médicis! S'il est une reine de France qui est unanimement connue, c'est bien Catherine de Médicis. Dès lors, comment imaginer la collection Les reines de sang faire l'impasse sur la Reine maudite. L'équipe qui a réalisé les 6 tomes d'Aliénor se reforme donc pour retracer la vie de la belle-fille de François 1er. Ce premier opus de la trilogie évoque la jeunesse de la duchesse. En effet, pour comprendre la reine qu'elle sera, il est indispensable de remonter le temps. Mais lorsqu'on s'appelle Médicis, son histoire se confond obligatoirement avec celle de l'Europe. C'est pourquoi Arnaud Delalande et Simona Mogavino passent beaucoup de temps à retracer les lutte de pouvoir qui se jouent en Italie: la rivalité entre les deux cousins, François 1er Charles Quint, doit laisser une place aux Médicis et à la papauté pour unifier la péninsule. La jeune et jolie Catherine n'apparaît alors que comme le joyau sur la couronne papale. Mais quand on est une Médicis, la politique coule dans vos veines et tout doucement, Catherine va s'imposer. Elle jette même les bases de sa légende noire dès cet album. Côté dessin, c'est Carlos Gomes qui illustre la biographie de la duchessinna. Son trait dynamique renforce à la perfection le rythme du scénario. Le dessinateur argentin convainc toujours autant grâce à une belle galerie de portraits. Malgré leur nombre et les fréquentes ellipses, chaque personnage reste facilement identifiable et expressif. Carlos Gomes fait également des prouesses dans les scènes d'action, qu'il s'agisse de batailles rangées, d'émeutes ou plus simplement de pillages, il ne nous cache rien de la violence. Il sait aussi rendre toute sa complexité à la duchesse de Florence, la jeune Catherine, tout en conservant la retenue propre à l'ouverture d'une biographie.

Lorsque la collection Médicis est sortie chez Soleil (propriété de Delcourt), je m'étais étonné de ne pas y voir apparaître la maudite Catherine. Évidemment sa place est davantage dans la collection des Reines de sang. Preuve, s'il en était besoin que l'histoire de France recèle de grandes dames et de captivantes intrigues.

x J'aime