La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Après l'intermède égyptien, on effectue dans ce 8ème tome un retour enthousiasmant à Barataria en même temps qu'Artémis. Si le cycle précédent était plaisant, je suis néanmoins heureux que les frères Lafitte et les Baratariens reviennent sur le devant de la scène, ils constituent pour moi le cœur et l'âme de la série. Surtout qu'on passe aux choses sérieuses car ce diptyque aborde l'épisode historique que j’attendais avec impatience depuis le début de la série : la bataille de la Nouvelle-Orléans qui mit un terme à la guerre anglo-américaine commencée en 1812.

On assiste dans ce tome aux prémices de cette bataille décisive avec l’avancée des troupes anglaises face aux hommes du général Jackson, en forte infériorité numérique. Et nos amis Baratariens se retrouvent impliqués malgré eux dans cette guerre, souhaitant prendre le parti des Américains mais la rancune du gouverneur de Louisiane ne leur facilitant pas la tâche... Et pourtant, ils seront peut-être le seul espoir pour sauver la Nouvelle-Orléans...

Vous l'aurez compris, retrouver nos héros au cœur de cet événement historique m'emballe surtout que Marc Bourgne relate les faits avec concision et clarté, on comprends tout de suite les enjeux de cette guerre largement méconnue chez nous (sauf pour ceux qui ont vu le film de 1958 les Boucaniers avec Charlton Heston dans le rôle du Général Jackson et Yul Brinner dans celui de Jean Lafitte). Mais Marc n'oublie pas pour autant la « petite histoire », et suite aux retrouvailles d'Artémis avec les Baratariens, les relations personnelles entre les héros se complexifient et les passions s'exacerbent.


Que dire du dessin de Frank Bonnet si ce n'est qu'il se maintient au meilleur niveau. Les personnages sont charismatiques et les bateaux sont toujours d'un réalisme et d'une précision diabolique. Et s'il y a peut-être moins de scènes maritimes dans ce tome, elles sont remarquables, Frank nous immerge dans des combats navals brefs mais d'une rare intensité. Pour finir sur une note plus personnelle, la couverture de ce tome 8 est ma préférée de la série, ce brouillard nimbant les héros avançant vers nous l'air déterminés avec la silhouette à peine visible de leur bateau se découpant à l'arrière plan retransmet à merveille l'atmosphère mystérieuse et envoûtante des bayous de Louisiane. Un seul mot : superbe.

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