La bande du 9 : La communaut du 9ème art

 

 

L’ouvrage s’ouvre sur le massacre du 17 octobre 1961, à la suite d’une manifestation d’Algériens réprimée dans la violence et le sang par la police française alors dirigée alors par le préfet de police de Paris, Maurice PAPON. Le bilan avec une centaine de morts et de disparus est terrifiant, et son ignominie est aggravée par la dimension raciste de ces exactions. La violence policière se poursuit pourtant quatre mois plus tard à l’issue d’une manifestation pacifiste contre les attentats de l’OAS et pour la paix en Algérie avec neuf morts notamment au métro Charonne.
Après cette ouverture brutale et par le jeu d’une prolepse, on retrouve Élise et ses compagnons dix années plus tard dans l’appartement d’un immeuble. Alors qu’ils manipulent des substances explosives, Élise est gravement brûlée lors d’une déflagration. Il s’ensuit alors une période de clandestinité pour notre héroïne qui va alors revenir sur sa vie. Le lecteur va ainsi apprendre comment son militantisme est né, et pourquoi elle s’est détournée de sa carrière de chanteuse.

 

 

Cette bande-dessinée est admirable grâce au récit alerte de Dominique GRANGE à l’image de la vie trépidante d’Élise obstinément guidée par une révolte contre les inégalités et les injustices criantes de notre société. Le lecteur se plonge ainsi avec intérêt dans un groupe militant d’extrême gauche toujours en quête d’actions pour atteindre leurs idéaux, et défendre les plus démunis. La part autobiographique dans le portrait de la jeune militante accentue le réalisme, et soutient l’immersion dans l’histoire. Quant aux dessins de TARDI, ils sont comme toujours précis, expressifs et percutants en particulier pour les scènes de violence qui sidèrent le lecteur. La collaboration entre la scénariste et le dessinateur est parfaite tant textes et dessins se répondent, reflétant l’intimité de leur vie conjugale.

Élise et les nouveaux partisans transporte le lecteur dans la dénonciation de l’exploitation, du racisme et de l’injustice faite aux plus faibles comme la citation du Petit livre rouge rapportée par Dominique GRANGE à la fin de sa postface l’illustre, « On a raison de se révolter ».
 

 

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