La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Scénario : Nathalie Sergeef
Dessin : Philippe Xavier
Couleurs : Jean Jacques Chagnaud
Editions : Glénat

 

L’hiver 1709 se prolonge dans un froid extrême. Tous les coups sont permis pour survivre.  L’aventurier Loys Rohan mène une course contre la montre : il doit récupérer des documents afin de négocier du grain avec des corsaires. Malheureusement, dans ce froid glacial, le moindre contre temps peut s’avérer fatal.
 
Hiver 1709, la France est bloquée par le froid. Des rives de la Charente à Versailles, un blanc glacial s’est abattu sur le royaume du vieillissant Louis XIV. Le Roi Soleil s’est une nouvelle fois allié l’Europe entière contre lui et son petit fils, qui rêve du trône d’Espagne.
 

Malheureusement, l’hiver ne permet pas aux troupes françaises de se refaire une santé tant le froid est virulent. Dans ces conditions, deux bateaux chargés de grain seraient les bienvenus. C’est ce que Loys Rohan, aventurier de son état, propose à la Cour. A la suite de mauvaises rencontres, les documents secrets qui finalisent la transaction tombent dans les mains de Valescure. Ce réformé rêve de soulèvement, de révolte, de révolution afin de punir le roi d’avoir révoqué l’Édit de Nantes. Il souhaite utiliser le blé pour nourrir une armée et marcher sur Versailles. De son côté, Loys Rohan accompagné de la belle Oriane se lance à sa poursuite. Ce que les protestants ignorent, c’est que Loys est le seul interlocuteur des flibustiers. Commence alors un jeu de dupes dont le résultat influencera l’histoire de France et celle de toute l’Europe.
 

Suite et fin du road-movie hivernal de Nathalie Sergeef et Philippe Xavier. Et la patience des lecteurs est récompensée ! Mais n’allons pas trop vite.
Pour sa troisième publication de novembre, Nathalie Sergeef retrouve les plaines glacées de la Charente, en 1709. Elle déroule son histoire de la même façon que le précédent tome. On débute par une présentation historique, suivie d’un flash back afin d’étoffer le personnage de Loys Rohan. Et ce n’est pas le seul intérêt car au chaud soleil brésilien répond illico la neige glacée de France. Par la suite, l’histoire conserve un rythme aussi haletant qu’un cheval au galop et les rebondissements sont fréquents, sans être trop prévisibles.

 

Côté dessin, on se régale toujours autant des paysages enneigés. Nul n’ignore la difficulté que représente le blanc. Réussir des décors gelés est donc une gageure. Et là, Philippe Xavier, soutenu par Jean-Jacques  Chagnaud, pour la mise en couleur, fait preuve d’une immense maîtrise. L’album est cependant plus sombre que le précédent. Les scènes d’intérieur sont plus nombreuses mais on y retrouve la précision du dessinateur. L’ensemble est enfin marqué par un grand dynamisme et un souci du réalisme.



Un magnifique diptyque donc qui prouve, s’il en était besoin, le talent de ce couple d’auteurs.

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