La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Lorsque Gaëlle et Romain adoptent Wajdi, un garçon de 10 ans originaire d’un Yémen en guerre, ils imaginaient faire œuvre de charité. Pour ce gamin qui n’a connu que la violence et les privations, l’adaptation à ce nouvel environnement est compliqué. Et que dire de ses parents adoptifs !
Zidrou et Arno Monin reprennent un thème qui leur avait réussit dans une toute nouvelle histoire toujours aussi pleine d’humanisme.
 
Gaëlle et Romain forme un couple parfait. A une quarantaine d'années, leurs enfants, Joseph et Esterina, sont élevés. Le travail de dentiste de Romain assure à la famille une situation financière confortable et Gaëlle s'occupe avec un petit travail dans la culture auprès de son ex-mari. Assurant vouloir faire profiter de leur situation à un nouvel enfants, ils ont effectué des démarches pour adopter. Ce sera Wajdi, un garçon de 10 ans, originaire du Yémen. N'ayant connu que les horreurs de la guerre, la famine , les souffrances et la violence, l'enfant s'est construit une carapace. Ne parlant pas un mot de français, il est difficile de communiquer avec lui. Dans ces conditions, son arrivée au sein de sa famille adoptive s’avère compliquée. Un bouchon de champagne et l'enfant s’effraie. Le moindre geste de tendresse est pris comme une agression. Les heureux parents adoptifs vont aussi être confrontés au premier « non » et aux premières manifestations de révolte adolescente. Le doute s'installe dans tous les esprits et le doute est le pire ennemi d'une adoption réussie.

Si, comme moi, vous aviez eu un coup de cœur en 2015 pour L'adoption du tandem Zidrou-Monin, que vous étiez tombés sous le charme du vieux bougon de Gabriel et de la petite Qinaya et de leur ordinaire totalement extraordinaire, il vous faudra un petit temps d'adaptation avant de véritablement adopter ce deuxième cycle. Remettons les pendules à l'heure et oublions Gabriel, Qinaya, Alain et Lynette. Certes, le thème est le même mais l'intrigue et les protagonistes sont tout nouveaux. C'est Wajdi qui succède à la petite péruvienne. Ce jeune garçon de 10 ans, originaire du Yémen n'a connu que la misère et la guerre, la faim et les violences. Il entre dans la bourgeoise famille Guitry, en remplacement d'un troisième enfant qu’un « non-dit » nous suggère décédé. Face à la barbarie qu'il a vécu, Wajdi s'est construit une carapace. C'est cette protection, et les différences culturelles, qui vont rendre compliquée cette adoption. Une nouvelle fois, Zidrou nous prouve qu'on peut faire une belle histoire avec des personnages ordinaires et des situations courantes. Le scénariste belge joue moins dans le registre des émotions que dans le premier cycle. Il privilégie l'opposition culturelle et la révolte adolescente au conflit intergénérationnel et c'est une toute nouvelle tranche de vie qui se déroule sous nos yeux. En cela, il est admirablement soutenu par le trait tout en douceur d'un Arno Monin au sommet de son art. Certes, certains choix sont discutables et entretiennent certaines confusions initiales entre la Lynette du premier cycle et la Gaelle de ce deuxième cycle. Néanmoins, les visage anguleux viennent contraster avec l’intensité des regards. L'expressivité des personnages intervient par de multiples aspects tantôt précis, tantôt plus flous mais toujours avec justesse. Et puis, il y a ces gros plans bouleversants d'intensité. Enfin, il ne faut pas omettre l'efficacité de la colorisation qui apporte une touche supplémentaire de réalisme.

C'est donc une toute nouvelle histoire que celle de Wajdi, un orphelin du Yémen qui débarque dans sa nouvelle famille française. Une histoire bouleversante qui ne cache rien des difficultés d'une adoption ni de la violence de l'adolescence.

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