Le voyage d'Abel
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scénario: Isabel Sivan
Dessin : Bruno Duhamel
Éditions: Grand Angle
Un album sur la vie en milieu rural sur l'acceptation, la résilience et surtout sur les rêves qui nous permettent chaque jour d' affronter le prochain. Une oeuvre qui nous aide à nous remémorer que lorsque l'on veut quelque chose très fort, on finit toujours par l'avoir ,si on s'en donne les moyens.
Abel vit seul, avec son border-collie, ses deux vaches et ses brebis, dans un petit village de Saône et Loire nommé Reclesme. Suite au décès de ses parents, ses frères ayant quitté le village depuis longtemps et étant le dernier de sa fratrie, il n'a eu comme autre choix que de reprendre la ferme familiale et devenir fermier.
Mais Abel, ne voulait pas être fermier, lui ce qu'il voulait envers et contre tout s'était de devenir marin, afin de parcourir le monde.
Malheureusement dans la vie, les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterai.
On se doute que c'est certainement ce sentiment de frustration qui l'a conduit à devenir celui qu'il est.
A savoir un homme, un peu froid, pas très loquace et qui se nourrit de ses rêves de voyages lui faisant oublier le monde qui l'entoure.
Abel n'est jamais parvenu à dire à la fille de sa vie, ce qu'il ressentait pour elle, la laissant partir avec un autre.
Mais cette année, alors qu'il vient de recevoir son dernier guide de voyage, c'est décidé, il part pour l'Ethiopie.
Initialement sortie en 2014 sous un label indépendant avec un tirage restreint de 1000 exemplaires.
Grâce à cette réédition, les éditions "Grand angle", permette à un plus large public de pouvoir ce procurer ce récit d'Isabelle Sivan (Lisa Belvent) et Bruno Duhamel.
Un récit sur le vieillissement, la ruralité, sur le temps qui passe et qui rythme nos vies de façon parfois quelque peu monotone.
A travers cette histoire, on s'interroge, on se questionne sur l'espoir, la vocation, le renoncement ou non et sur la place de nos rêves dans notre vie.
Faut-il rêver sa vie ou vivre ses rêves ?
Une chose est sûre, c'est qu'il ne faut pas partir avec des regrets !
Bruno Duhamel, avec un dessin agréable et soigné sur fond de colorisation plutôt monochrome où seul les scènes de voyages sont colorées, joue sur les détails mettant le graphisme au service de la narration.
Il réussit à faire passer ce vieux bougon d'Abel comme un être sympathique.
On s'y attache et on finit même par le comprendre et se mettre à sa place.
Abel est, comme beaucoup de rêveur, un éternel incompris et il en souffre.
Un album où l'on se retrouve rapidement dans le même bateau qu'Abel, un marin au long court qui nous emmène à ses côtés parcourir son univers.
Une douce rêverie poétique à mettre entre toutes les mains.
Sébastien
Chroniqueur
La Bande Du 9
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