La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Le clan du Sistre est décapité ! Le Coucal peut donner le coup de grâce ! Mais il faut se méfier de l’animal agonisant ! Si de son côté, le  commissaire Shin Taku poursuit son enquête, la princesse Kéona oublie peu à peu son bien-aimé.
Album charnière où on commence à deviner les croisements d’intrigues mais dont les auteurs nous réservent encore bien de surprises !
   
Le clan du Sistre est en deuil. A la suite du dernier piège du Coucal, l'oncle Djen est mort. Plus qu'une défaite, c'est une humiliation pour Alyssa et les siennes. Il faut dire que, depuis sa première rencontre avec le Coucal, la  chef ne fait plus l'unanimité. Certaines affirment même qu'elle a peur et d'autres qu'elle multiplie les mauvaises décisions. C'est que le commissaire examinateur Shin est toujours plus sur ses traces après la meurtre d'une militaire. Il a décidé d'employer ses méthodes sur le principal témoin et tant pis si la lieutante générale a des doutes De son côté, Thori livre son premier combat mais ses gains sont dérisoires par rapport aux frais médicaux de son fils. Loin de là, dans la jungle, les étudiantes Otsue et Teruo sont recueillis par l'âme pêcheuse Kauri qui fourmille de questions. A Alessandra, la princesse Kéona est toujours sans nouvel d’Erin et elle s’en ouvre à un jeune noble, Yéro. Enfin, pour le Coucal et les autres clans, c'est le moment de se repaître des restes du Sistre ; mais il faut toujours se méfier de la bête blessée…

Avec un rythme de métronome voilà donc le 9e tome des 5 Terres. Plus exactement, il s'agit du 3e épisode du 2e cycle consacré à la terre de Lys. En tant que tel, il s'agit d'un album charnière dans la multiplicité des intrigues. L’intrigue principale tout d'abord :  le clan du Sistre, poussé dans ses derniers retranchements par des bandes rivales se doit de réagir et il n'y a rien de pire que les soubresauts d’un animal blessé. On commence également à deviner les liens qui unissent les intrigues secondaires. Évoquée dans l'album précédent, la rencontre entre les deux étudiantes en archéologie et l'âme pêcheuse de la tribu Kibanaro va déboucher sur une nouvelle amitié mais pas que… En revanche, on se demande toujours quels seront les conséquences pour la ville d'Alyssandra, quel lien existe avec l'ancienne lutteuse Thory et la princesse Kéona. Tout ça pour dire que les scénaristes Andoryss, Chauvel et Wong mêlent toujours aussi habilement leurs intrigues. S'inspirant des films noirs, ils confèrent à cet album un rythme un peu plus soutenu que les précédents. Cela est principalement dû à l'accent mis sur la guerre entre les mafias locales mais aussi au retour de la princesse Kéona qui, comme la couverture le laisse présager, va retrouver toute sa place. Si l'album gagne en dynamisme, il ne perd pas de vue tout ce que peuvent dégager les personnages. En ce sens, le travail de Jérôme Lereculey et Didier Poli est remarquable. Les personnages ne connaissent aucune variation ce qui permet de les reconnaître au premier coup d'œil et ce malgré leur nombre et la multiplicité des espèces. De toute façon, pour les moins physionomiste, il y a un trombinoscope en deuxième de couverture. Il ne faudrait pas penser que la précision du trait se fait au détriment du dynamisme. Si les scènes de combat sont efficaces, même les conversations sont rythmées grâce à la multiplication des petites vignettes à bulle unique sur de grandes cases de décor. La justesse se retrouve également dans les décors extrême-orientaux variés et ultra spectaculaires. Notons enfin que la colorisation de Dimitris Martinos est toujours aussi efficace et élégante.

Avec cet album, Les Cinq Terres confirment que nous avons à faire à une immense saga fantastico-historique qui sait se réinventer pour toujours surprendre son lecteur. Vivement la suite !

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