La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Ana a retrouvé son bébé, vieux désormais de 20 ans, sur une ile mystérieuse. Joye se réveille à l'hôpital, gravement brûlée mais toujours combative. Chacune de leur coté, elles vont continuer à chercher des réponses et cela risque bien de contrecarrer les plans des Mentors.
La  conclusion d'un diptyque fantastico-mythologico-policier d'excellente facture grace à la plume de Zidrou et au crayon de Francis Porcel.
   
Anna est heureuse d'avoir retrouvé son fils Seydou. Heureuse certes mais captive et perplexe. Elle ne comprend toujours pas pourquoi elle est tombée enceinte et pourquoi on lui a kidnappé son bébé dès sa naissance. Elle a beau interroger le grand ministre, ses réponses suscitent, dans l'esprit d'Ana, plus d'incompréhension que de solutions. De son côté, Maureen (ou Joye, c'est selon) se remet tout doucement de l'explosion de la maison d'Ana. Grièvement brûlée mais ayant toujours toutes ses facultés, elle étudie une clé USB retrouvée au cou du chien d'Ana. Malheureusement, les mentors ont le bras long et Maureen est rapidement confrontée à de nouveaux men in black. Profitant de la complicité d'un lieutenant de police, elle s'enfuit et poursuit son enquête. Elle retrouve la trace de deux jeunes femmes, amies d'enfance d'Ana, tout aussi mystérieusement tombées enceintes. Si la première est à l'autre bout du monde, l'autre est toujours à Madrid. Handicapée, sa grossesse était encore plus miraculeuse, tout comme la rapidité extrême de sa guérison.
En pleine Méditerranée, les mentors utilisent Ana afin de faire pression et obtenir la docilité de Seydou. Ils ignorent que les deux femmes vont, bien malgré elle, déjouer tous leurs plans.

La légende des mentors existent dans le monde entier. Qu'ils se nomment Adam, Gilgamesh ou Jésus, ces héros ont été conçus sans que leur mère n'ait connu homme de façon charnelle. Sous la plume de Zidrou, cette légende reprend vie au 20e siècle. Le scénariste imagine une enquête policière où le mystique est aussi important que le politique. C'est ainsi que l'on va suivre le destin de deux jeunes femmes dans l'Espagne d'aujourd'hui. Deux femmes que tout oppose mais qui vont faire un bout de chemin ensemble. La première, Ana, est une jeune femme un peu paumée qui cherche depuis 20 ans son bébé kidnappé à la naissance. Joye, la seconde est une prostituée qui tente de rallier le Maroc pour fuir un maquereau violent. La rencontre entre les deux femmes va être explosive et on les retrouve une à l'hôpital très grièvement brûlée et l'autre sur une île mystérieuse. Chacune de son côté, elles vont poursuivre leurs recherches sur les mentors. C'est l'un des points forts de cet album que d'offrir deux destinés très différentes mais en parallèle. Si Ana qui a beaucoup de réponses, elle les obtient  de façon très paisible; même si l'atmosphère est oppressante. Joye va, elle, poursuivre son road movie façon chasse à l'homme. Chasse à la femme pardon!  avec de multiples rencontres qui vont façonner sa vie future. En revanche, ne vous attendez pas à découvrir des scoop sur les mentors. Il y en a pas puisque le scénariste privilégie leurs liens avec les deux femmes et exclusivement elles. C'est également autour d'elles que s'organise tout le dessin de Francis Porcel. Alors oui, certains décors, certains arrière-plans sont parfois un peu imprécis, parfois même incohérents mais les personnages sont eux toujours expressifs et c'est bien là l'important. Et puis, fidèle au style utilisé dans l'album d'ouverture, le dessinateur espagnol agrémente ses scènes de violences, tant physiques que psychologiques, de couleurs extrêmement vives afin de les rendre beaucoup plus vivantes.

Les Mentors est donc un diptyque de la lignée des œuvres de Zidrou : un album où les héroïnes sont au cœur d'une intrigue fantastico policière de haut vol. Une série à lire afin de prolonger le rythme effréné des fêtes.

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