La bande du 9 : La communaut du 9ème art

 Après "Sonata", David Hine (Stormdogs) et Brian Haberlin (Medieval Spawn & Witchblade) nous livrent un récit original et de toute beauté. À une époque qui nous parait contemporaine, nous voilà propulsés au sein d'un groupe de jeunes, tous appartenant à une confrérie secrète de mages d'élites : les Marqués. Le rôle de cette organisation a pour but de protéger l'humanité contre des menaces occultes, grâce aux pouvoirs conférés par leurs tatouages.
Un début plutôt prometteur pour cette nouvelle série fraîchement sortie de la maison Delcourt sous le label contrebande.
 
 

Saskia est une jeune adolescente lambda, sa particularité est d'être vraiment doué en dessin. Un jour, alors qu'elle franchit la porte du Black Brew Coffee, Cyreese, la patronne lui montre un prospectus pour une étrange école d’art. Il y est écrit : "Avez-vous l'œil, dessinez ce que vous voyez sur l'image.". Il s'agit en fait d'un concours de dessin où les gagnants auront la chance de recevoir une bourse d'étude pour la Theartschool d'une valeur de 20 000 Dollars. Saskia se prend au jeu et dessine ce qu'elle y voit, un magnifique phénix, là où le commun des mortels n'y verrait qu'une femme coiffée avec une laque extra-forte.
Quelques jours plus tard, elle est conviée à un entretien, avec une dénommée Mavin, dans une étrange bâtisse.
Tous les habitants y sont tatoués et dotés d'étranges pouvoirs magiques. C'est alors qu'elle comprend que cette école n'est qu'une façade et qu'en réalité, elle abrite un groupe de magiciens, les Marqués, qui recrutent de rarissimes personnes porteuses d'un don. Sa formation débute immédiatement et le premier glyphe qu'elle va recevoir sera son phénix et un topo sur l'histoire de sa guilde.
Les Marqués - ces sorcières modernes recouvertes de tatouages et dotées de pouvoirs magiques destinés à protéger le monde, utilisent leurs pouvoirs de manière ludique et vivent comme des Rock Stars, jusqu'au jour où une nouvelle forme de magie hybride, terrifiante et destructrice, fait son apparition... Elles vont devoir assumer pleinement leur rôle de protecteurs de l'humanité.
Après Sonata, le trio Brian/David/Geirrod nous revient avec une nouvelle histoire, cette fois sur base de magie et de femmes bad-ass. Ils surfent sur la thématique très à la mode de la magie et de la sorcellerie. On y retrouve de nombreuses références, Indiana Jones, Hell-boy, ou encore les X-Men, puisqu’il s’agit d’une jeune fille ayant des capacités particulières insoupçonnées, qui rejoint une communauté, une sorte d’école, qui va l’aider à maîtriser ses pouvoirs et découvrir qui elle est vraiment. L'installation de l’univers et du concept des Marqués est plutôt rapide et efficace. En quelques cases, on réussit à saisir de quoi il en retourne. C'est d'ailleurs cette partie de mise en place que je préfère, revenant sur la Seconde Guerre mondiale et la course aux artefacts occultes d'Hitler. Le reste de l'histoire quant à elle plus alambiqué parvient tout de même à nous tenir en haleine. Mais c'est sans nul doute le style graphique de Brian Haberlin qui fait vraiment la différence. Fidèle à son style, on retrouve des personnages assez photo-réalistes, dont l’encrage et la colorisation de Van Dyke donnent un effet plutôt moderne dans un style « numérique ». C'est pour ma part très bien réalisé et vraiment beau. Apportant une réelle plus value à la lecture.
C’est dans l’ensemble une belle découverte, le souci du détail du dessinateur est souvent bluffant, l’histoire ne se traîne pas et l’action est de la partie, et malgré une intrigue globale quelque peu classique, nous faisant penser aux X-Men, ou même à Umbrella Academy. C'est loin d’être inintéressant ou ennuyeux pour autant. La lecture est très dynamique et si ça a le défaut d’être trop rapide par moments, c’est en tout cas, divertissant et ça se lit très bien.

 

x J'aime