La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Ouroboros nous plonge dans un univers original mêlant aventure et fantastique, un monde où les dragons œuvrent dans l'ombre pour mieux diriger le monde."Ouroboros" se révèle être une nouvelle série plaisante et soignée dans son graphisme. Un album introductif prenant, au rythme soutenu, où les péripéties s'enchaînent bon train.

 

Au commencement de l'univers, alors que notre planète n'était qu'un caillou sans vie, Pandore, la mère des dragons enfanta. De cette frénésie prénatale, naquirent les vallées et les monts, le jour et la nuit, les vents chauds et les vents froids, les tempêtes et la peur. À l'heure de la délivrance, il y eut le déluge donnant le jour à 4 dragons singulier : Drak était rouge et colérique, Shog était bleu et curieux de tout, Styx était vert et ascète et le dernier, Ketz, nul ne sait à quoi il ressemble, de lui, on ne connaît que le nom. Pendant des siècles, leur mère leur enseigna le combat et à chaque fois Drak terrassait ses frères. Un jour vint où leur mère leur dit : "Nous allons tous dormir maintenant et au réveil, je vous enseignerai à user de votre esprit."À leur réveil, la terre avait bien changé et la vie y avait fait son apparition, c'était l'époque où la végétation était reine. Pendant des millénaires, la mère des dragons forgea leur esprit et jusqu'au jour de se rendormir, Shog se montra plus fort que ses frères. À leur réveil, le monde avait encore changé, les animaux avaient fait leur apparition et les dragons n'étaient alors plus les seuls êtres vivant sur terre. Pendant des millénaires, leur mère leur enseigna les secrets de la magie, exercice dans lequel Styx excellait. Jusqu'au jour où ils durent à nouveau se rendormir. À leur réveil, la mère dragon devait leur révéler la véritable raison de leur présence et ce qu'elle attendait d'eux. Mais à leur réveil, le monde en perpétuel changement avait vu naître les hommes et les prémices de leur civilisation. Malheureusement, ils ne reçurent pas leur dernier enseignement, car leur mère était morte. De ce crime originel, jusqu'alors impuni, naquirent la colère et la haine. Les frères se séparèrent se querellant sans cesse quant aux raisons de leur existence et du but qui devait leur être confié. Jusqu'au jour où l'enchanteresse Cassandre enseigna aux hommes à faire la guerre. Tout dragon qu'ils étaient, ils durent se cacher, usant de magie afin de prendre forme humaine et de vivre parmi eux.
C'est là qu'ils découvrent pouvoir s'accoupler avec les humaines, leur donnant des progénitures au sang-mêlé. Depuis, une prophétie a été annoncé : un enfant, Xiao, provoquera la chute de la Reine des Dragons. De nos jours, les Bédouins ont mis la main sur l'enfant de la prophétie et veillent sur lui. Malheureusement, l'enfant est au plus mal, en plein combat intérieur. Seule une relique antique pourra le sauver. Azram, le mystérieux aventurier, parviendra-t-il à se procurer l'amulette de Saladin contenant l'élixir qui permettra à Xiao de vaincre sa moitié dragon et de sauver le monde.
Avec l’amulette de Saladin Olivier Pinard et Ceyles nous offre un premier tome maîtrisé. Un album introductif qui pose les fondamentaux en introduisant l’Histoire de la genèse des Dragons. Ces derniers sont contraints de se cacher en empruntant la forme humaine afin de diriger secrètement le monde. Le scénario est bien ficelé avec un bon rythme et on alterne de manière assez fluide entre les explications et les scènes d’actions. L’arrivée soudaine d'Azram, le voleur d’amulette, vient bouleverser la donne et accélérer le tempo en nous embarquant dans un vrai récit d’aventures façon Indiana Jones. Côté dessins, c’est un vrai plaisir, on sent le dessinateur très à l’aise dans la représentation de cet univers. Son découpage dynamique donne du rythme au récit et permet de rendre au mieux les différentes scènes d’actions. La colorisation de Lou n'est pas en reste agrémentant cette lecture. Un premier tome introductif avec des personnages forts et charismatiques qui mêle habilement thriller et fantasy. Une série prometteuse dont on regrettera tout de même le format 46 pages qui nous laisse un goût de trop peu en fermeture d'album.