La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Sa vengeance assouvie, Félix Sauvage repart au combat. Le maréchal Bazaine lui confie une mission particulièrement périlleuse à travers la Cordilliere mexicaine. Pour Esmeralda, c’est le couvent des Carmélites qui l’attend. Mais leur route sont-elles irrémédiablement séparées ?
Yann et Félix Meynet poursuivent leur histoire de vendetta mexicaine. On la pensait terminée, elle se poursuit avec cet album de transition qui reprend avec brio tout ce qui a fait le succès de la série.
À peine a-t-il assouvi sa vengeance que le capitaine Félix de Castelbajac réclame une nouvelle affectation. Le maréchal Bazaine saisit l'aubaine et l'envoie dans le Sinaloa mater le général Corona et rétablir l'ordre. Auparavant, le détachement devra affronter l'espinoza del Diablo, l'échine du diable, une crête montagneuse extrêmement périlleuse. L'autre décision du Maréchal concerne Esmeralda. En remerciement de son rôle, il la confie au Carmélites afin de lui inculquer les bonnes manières. C'est ainsi que les routes de Félix et d'Esmeralda se séparent. Pour elle, la vie au couvent est terrible. Elle doit faire face à la jalousie et à l'hostilité les autres orphelines ainsi qu'à l'intransigeance des bonnes sœurs. Pour le jeune capitaine, la mission s'avère complexe : certains officiers voyant toujours en lui le petit lieutenant crapaudine. C'est oublier ce que Félix a vécu depuis son arrivée en terre mexicaine. Intransigeant, il convainc rapidement ses hommes de ses capacités et réussit sa missions sans trop de casse. Ses rêves sont néanmoins perturbés par des visions d'Esmeralda. La jeune fille, qui a réussi à s'échapper du couvent, s'est jurée de retrouver Félix, mort ou vif.

On pensait la saga Sauvage terminée à son troisième opus. Et on a eu la surprise de voir à la fin de l'album qu'un tome 4 nous attendait. Personnellement, la crainte de l'album de trop m'avait envahi et ce malgré tout le talent que l'on reconnaît à Yann. C'est donc avec une petite inquiétude que je me suis lancé dans la lecture de cette Esmeralda. La vendetta lancée par Félix Sauvage (de Castelbajac) est arrivée à son terme. Il a retrouvé sa sœur et punit Trazegnies. La fameuse bague est oubliée et la guerre continue. C'est le moment où Félix doit faire des choix et la jeune Esmeralda semble être au centre de l'échiquier. C'est donc un album de transition que Yann nous dévoile. Mais attention, transition ne veut pas dire plan-plan ! En effet, le rythme est digne d'une charge de cavalerie, à peine entrecoupé d’intermèdes dans lesquel le scénariste distille encore des informations sur les personnages. C'est ainsi que la Youle, Dupin et autre Clarke ne sombrent pas dans l'oubli et referont certainement parler deux. C'est surtout la jeunesse Esméralda qui accapare les pensées de Félix et c'est d'elle que part l'intrigue du dernier volet mais chut ! je n'en dirai pas plus !! En revanche je peux être beaucoup plus prolifique sur le dessin de Félix Meynet. Il faut dire que depuis Tatiana K, la sensibilité, essentiellement féminine mais pas uniquement, de son trait me fait chavirer le cœur. Une nouvelle fois, le dessinateur de Fanfoué quitte les montagnes savoyardes pour la Cordière mexicaine. De nombreux personnage ayant disparus, le lecteur se recentre sur ceux qui restent mais c'est surtout avec les décors et les ambiances que Félix Meynet fait mouche. C'est bien simple, en cette période automnale, on sentirait presque la chaleur du soleil sud-américain au fil des pages. Sans oublier les spectaculaires scènes de batailles rangées dans lesquels le beau Félix change totalement de physionomie.

C'est donc un bien bel album de transition qui lance avec suspens le 5e et dernier tome. Un album haut en couleur, à découvrir d'urgence.

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