La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Hedy Lamar, la plus belle et la plus intelligente femme du monde poursuit ses expériences sur les élémentaires. Malheureusement, le temps presse car les nazis semblent avoir pris plusieurs longueurs d’avance…
Après un lancement prometteur, Jean Pierre Pécau et Jovan Ukropina poursuivent pied au plancher leur uchronie fantastique. Un album à ne pas rater !
 
Alors que les bruits de bottes s'intensifient en Europe, réussissant désormais à traverser l'Atlantique, Hedy Lamarr, la plus belle femme du monde, et probablement la plus intelligente aussi, poursuit ses expériences sur les élémentaires, ces étranges entités qui semblent envoûtées par le cinéma et ses stars. Grâce à Howard Hughes, Hedy a rencontré Lucy et son élémentaire de l'air. Il lui suffit maintenant de feuilleter la presse à scandale pour reconnaître un élémentaire du feu qui veille jalousement sur Frances Farmer. Grâce à son invention, Hedy réussit à éloigner le jaloux et prend la jeune starlette sous son aile. Pendant ce temps; le MI5, en la personne de l'officier Ian Fleming, lui apprend que les nazis ont pris de l'avance sur l’utilisation de ces entités : durant la guerre d'Espagne, plusieurs sources affirment que les avions n'auraient pas bombardé Guernica avec des armes conventionnelles mais avec des élémentaires de l'air, du feu et de la terre. Hedy et ses alliés n'ont plus le choix. S'ils veulent éviter un drame planétaire, ils doivent comprendre quel lien les élémentaires entretiennent avec le cinéma. Ils sont cependant loin de se douter qu'un fantôme va revenir la hanter…

Après un album de lancement extrêmement réussi, ce deuxième épisode était très attendu. Et le moins que l'on puisse dire ; c'est que, dès les premières pages, on replonge dans cet univers spectaculaire. Comme en écho aux dernières planches du premier tome, l'album s'ouvre sur la découverte d’un nouvel élémentaire et de sa dulcinée. Bien sûr, l'entame est enthousiasmante et puis le suspense demeure mais on retrouve notre héroïne pour un déroulé plus classique. On revient donc en Californie, véritable nid d'espions, où Hedy fait la rencontre de Frances et son redoutable élémentaire du feu. Grâce à son intelligence et à ses expériences, la star d'Extase réussit à éloigner le jaloux. Si tant est que cela soit possible, c'est alors que le rythme s'emballe encore un peu plus : filatures, fusillades et rebondissements s’enchaînent à grande vitesse. Même lorsque des flash-backs viennent apporter des précisions fondamentales, leur introduction et leur déroulé sont magistralement menés. Le seul véritable petit problème vient plutôt des personnages. Puisque la série se veut une uchronie fantastique, la totalité des personnages a réellement existé. Ça, c'est génial pour faire réaliste ! Le problème, c'est qu'il faut parfois être un spécialiste du Hollywood d'avant-guerre pour y retrouver ses petits. Évidemment, pas de souci pour Fritz Lang le génial réalisateur du M le Maudit (bien que je ne suis pas certain que les plus jeunes connaissent) mais qu'en est-il pour Leni Riefenstahl ou Dashiell Hammett ?  Deux solutions se présentent alors au lecteur. Le scénariste a pensé à introduire une petite bio (uchronique) qui va éclairer sa lanterne ou alors il part du principe qu'il s'agit d'un nouveau protagoniste qu'il apprendra à connaître si son rôle le mérite. Au final, cela fonctionne plutôt bien. Ce qui fonctionne également à merveille, ce sont les dessins de Jovan Ukropina, avec un satisfecit particulier pour les véhicules rétrofuturistes. Personnellement, j'adore ! Et puis, le dessinateur serbe excelle dans sa représentation des personnages. Tous, y compris les élémentaires ! Il lui suffit de quelques cases, dans tout petit rien, pour faire comprendre que l'entité primaire est bel et bien présente. Il ne faudrait pas oublier la mise en page : c'est bien simple, on se croirait dans un film de l'âge d'or d’Holywood. Incrustations, gros plans et grandes cases ; toute la palette y passe avec un talent fou et pour notre plus grand plaisir.

Après un lancement tonitruant, ce deuxième opus est beaucoup plus cérébral. Il faut bien apporter de la matière ! Malgré tout, il conserve ce qui a fait le succès de la série : beaucoup de charme, énormément de rythme et une intrigue à couper le souffle. Heureusement qu'on aura le temps de le reprendre avant le 3e  album.

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