La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Scénario : RUBIO
Dessin : OCAÑA
Couleur : MAZ !
Éditions : Delcourt


Dans ce premier tome des « Bâtisseurs », les auteurs nous plongent dans un XIXe siècle entiché de classicisme et méprisant envers le gothique sauf pour quelques esprits éclairés tels Victor HUGO, Prosper MÉRIMÉE et Eugène VIOLLET-LE-DUC qui vont s’atteler à sauver le patrimoine médiéval.
 

En partant de l’incendie de Notre-Dame en avril 2019, les auteurs nous invitent à revenir sur la restauration longue de près de deux décennies de la majestueuse cathédrale chère au Quasimodo hugolien.
VIOLLET-LE-DUC est un dessinateur qui va devenir un architecte atypique alors que rien ne le prédestinait à s’occuper de la restauration de bon nombre d’édifices gothiques sauf à considérer sa fascination pour cette période. Auprès de Jean-Baptiste Antoine LASSUS immortalisé sous les traits d’une gargouille, VIOLLET-LE-DUC va s’évertuer à restaurer Notre-Dame en expurgeant tout ce qui y avait été rajouté au fil des époques comme sous LOUIS XV avec Jacques-Germain SOUFFLOT. Pour VIOLLET-LE-DUC, c’est sous NAPOLÉON III qu’il parviendra à obtenir les rallonges budgétaires nécessaires quitte à devoir répondre à des commandes éloignées de ses préoccupations. Grâce au chantier de Notre-Dame, il livre sa vision que d’aucuns considéreront comme un gothique idéalisé : ne pas restaurer à l’identique mais tel que les bâtisseurs auraient rêvé le faire sans se préoccuper des esprits chagrins. La devise non amplius dubito « je ne doute plus » présente sur la statue de l’apôtre Thomas, une des statues ornant la flèche, est à cet égard révélatrice.
 

Le graphisme réaliste comme les couleurs sont l’occasion de redécouvrir un XIXe aux prises avec des polémiques esthétiques comme en a connu à nouveau Notre-Dame lorsqu’il s’est agi de savoir si elle devait être reconstruite à l’identique ou non. La grande histoire se mêle à la petite du sauveur de Notre-Dame, et par son prisme on découvre les combats personnels, artistiques et politiques qu’il a dû mener pour sauver ce patrimoine mémoriel.
 

On regrettera toutefois l’erreur sur le siècle des modifications faites par SOUFFLOT qui était enfant des Lumières et pas encore né sous le Roi Soleil...

Lydie et Nicolas

 

 

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