Titre du Tome: Les voleurs de beauté

Fainoir. Ils sont accueillis par l'étrange Jérôme Steiner, un avocat aux allures de vieux beau, Francesca Spazzo, sa magnifique épouse et un petit homme à l'aspect repoussant qui leur sert d’homme à tout faire. L'accueil est chaleureux mais rapidement, le doute s'installe. La drague doucereuse de Jérôme, la beauté froide de Francesca, à moins que cela ne soit les paroles surprises à la dérobée par Hélène ; toujours est il que les deux tourtereaux décident de partir en bravant la tempête. Rapidement repris, ils deviennent les prisonniers de leurs hôtes. Pour Benjamin, ils vont faire une exception et lui expliquer ce qu'ils font : ils volent la beauté des jeunes, la considérant comme un outrage à la médiocrité de leur âge. S'il veut sauver sa bien-aimée des ravages du temps, il va devoir signer un drôle de pacte…
Lorsqu'une œuvre est un succès, la tentation de l'adapter dans d'autres formats est toujours importante. La bande dessinée n'échappe pas à la règle. Il n'y a qu'à voir la liste incommensurable de BD adaptées au cinéma avec plus ou moins de succès, plus ou moins de réussite. On peut citer les récents Vieux fourneaux , Gaston Lagaffe ou encore le prochain Astérix. Néanmoins, le chemin inverse est beaucoup moins courant ; le 9e art n'étant pas toujours propice à l’adaptation de succès des autres arts. On peut néanmoins citer les éditions Grand-angle qui adapte l’œuvre de Marcel Pagnol ou encore La Horde du Contrevent d’Alain Damasio. C'est au tour de Pascal Bruckner d'être adapté et c'est probablement son meilleur roman qui a été choisi : Les voleurs de beauté, prix Goncourt des lycéens et prix Renaudot en 1997. Le scénario réalisé par Philippe Thirault respecte bien l’original. Un jeune homme débarque aux urgences psychiatriques où il est pris en charge par une jeune interne en proie a des difficultés sentimentales. Loin de respecter son devoir de réserve, la jeune médecin est, comme lecteur, prise au jeu. S’ensuit une série de flash-back où l'on découvre l'histoire de Benjamin et d'Hélène, sa fiancée. Il y avait certains éléments qui pouvaient être dérangeants dans l'original. Je pense entre autre à la perversité bien présente Bruckner. Si elle n'a pas disparu, elle est réduite à peau de chagrin, permettant au plus grand nombre de profiter de l'intrigue fantastico-policière. C'est Manuel Garcia qui se charge donner corps aux personnages. Après Le Signe et son travail outre-Atlantique, le dessinateur d'origine espagnole livre un album où la beauté n’a d'égal que la laideur. Dans un style ultra réaliste, le lecteur se
sent proche du roman photo propre à certains comics. Le risque avec ce style est l'immobilité mais Manuel Garcia maîtrise pleinement son sujet et évite ainsi ce tourment. Surtout, il accorde à merveille le fond et la forme, mettant en exergue la beauté comme élément fatal, comme une malédiction. Que dire enfin de la couverture tout en beauté et un mystère…Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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