La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Une « camgirl » a disparu et la police s’en fout ! Mais pour l’inspecteur, à la retraite, Balto ; c’est l’occasion de réenfiler le holster, et tant pis s'il ne sait même pas ce que c'est! Saint Étienne n’a qu’à bien se tenir !
Dernier arrivé sur le créneau des flics excentriques, l’inspecteur Balto ne manque pas d’argument pour séduire le plus grand nombre.
   
Balto a largement dépassé l'âge où on part à la retraite. Refusant d'être relégué au rang de pêcheur, il oscille entre les professions d'inspecteur bénévole et de détective privé. C'est ainsi qu'il est engagé par deux jeunes femmes afin de retrouver leur collègue : Ulla Satana ! Ce n'est pas une prostituée mais juste une « camgirl ». Malheureusement, Balto est plutôt du millénaire dernier. Il demanderait bien à sa femme si elle sait ce que c'est; mais il l'a faite coffrée il y a plusieurs années. Mais un flic à l'ancienne, ça a du répondant : il y a la gamine d'à côté, meilleure geek que collégienne et puis les vieux indics toujours prêts à reprendre du service. De toute façon, Internet ou pas, les disparitions ont toujours les mêmes causes : il suffit de suivre le sexe, l'argent ou les deux ! Et pour Ulla Satana, alias Sylvie Aronde, c'est encore plus simple….
 
De Colombo au capitaine Marleau, les policiers excentriques sont une mine d'or pour les scénaristes. Ce n'est certainement pas Aurélien Ducoudray qui me contredira, lui qui signe les aventures du dernier d'entre eux : l’inspecteur Balto. On plonge donc dans le Saint-Étienne d'aujourd'hui au côté d'un incorruptible. Incapable de raccrocher le holster, il se charge désormais des affaires que ses anciens collègues jugent peu importantes. Mais Balto, c'est un flic à l'ancienne ! Bourru, il enquête sur le terrain et pas sur le web. De toute façon, il n'a pas internet ! Ce sera donc un véritable choc de civilisation pour les plus jeunes lecteurs qui vivent un smartphone greffé à la main. Quant à l'intrigue, elle se déroule à grands coups d'indices fournit par des indics plus ou moins excentriques. Il est indéniable que l'on s'attache rapidement à ce flic intransigeant. Il faut dire que les flashbacks, centrés sur son épouse, donnent une touche de comédie romantique totalement craquant ! Pour le reste, le scénariste de Mort aux vaches ! nous emporte dans son délire, digne des grands polars de Michel Audiard. Le banquier côtoie le camboy, l'ancienne gloire des Verts fricote avec une ancienne championne de bras de fer ! Et nous, on se régale de ces personnages haut en couleur au trajectoire de comète dans l'intrigue. On peut également compter sur le trait semi réaliste de Damien Geffroy. Le dessinateur des Veuves électriques se met au diapason du délire du scénariste en créant des personnages avec une véritable tronche. Sans manichéisme, le lecteur ne connaît ni gentil ni méchant, juste une galerie de personnages secondaires très haut en couleur. Les décors urbains sont plutôt passe-partout mais ultra efficaces : l'atelier du cordonnier est aussi miteux que le bureau du banquier est quelconque. Cerise sur le gâteau, les chambres des « camgirl » sont un florilège de stéréotype. Indéniablement, c'est ce qui fait le charme de cette histoire.
 
Un flic dépassé qui refuse de raccrocher, une intrigue menée de main de maitre et des dessins qui nous plongent dans les grands polars des années 60, L’inspecteur Balto a tout ce qu'il faut pour plaire aux lecteurs.

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